Il convient de noter, et surtout de déplorer, qu’en ce mercredi 1er octobre, le pays s’est réveillé sans nouveau budget. Alors que l’année fiscale tire à sa fin, c’est l’ancien cadre budgétaire qui a été reconduit par défaut, faute d’avoir pu produire un document nouveau.
Cette situation, plus qu’un simple contretemps administratif, est le symptôme grave d’une paralysie politique et d’un effondrement du leadership.
Le fait est accablant dans sa simplicité : les autorités, confortablement installées dans leurs fonctions intérimaires, disposaient d’une année entière – douze longs mois – pour préparer un projet de budget. Un exercice de gestion fondamental, normalement débattu, amendé et adopté par un Parlement souverain. En l’absence de cette chambre, c’est au Conseil des ministres qu’incombait la responsabilité de valider ce projet. Le processus est un échec cuisant.
Cet échec n’est pas anodin. Il met en lumière les faiblesses structurelles d’un pouvoir intérimaire qui semble avoir renoncé à gouverner.
La reconduction automatique de l’ancien budget est l’équivalent politique d’un pilotage automatique sur un navire qui prend l’eau. Elle signifie que les priorités restent figées, que les nouveaux défis – sociaux, économiques, sanitaires – ne sont pas financés, et que l’État renonce à son rôle premier : orienter et agir.
La responsabilité de ce naufrage budgétaire repose lourdement sur les épaules de Laurent Saint-Cyr. Comment peut-on prétendre diriger un pays sans être capable de lui présenter une feuille de route financière « en bonne et due forme » ?
Cette incapacité à produire le document le plus élémentaire d’une gestion saine est un aveu d’impuissance. Elle sonne comme un triste glas pour une année fiscale déjà marquée du sceau de la défiance.
Clôturer un exercice rongé par les scandales financiers sans même un budget nouveau, c’est tourner la page sans avoir corrigé les erreurs. C’est envoyer un message désastreux aux citoyens : l’improvisation et l’immobilisme sont devenus la norme. Comment espérer restaurer la confiance dans les institutions lorsque l’exécutif lui-même semble se satisfaire d’une gestion par défaut ?
En ce début octobre, le pays est donc condamné à revivre avec le budget d’hier pour faire face aux défis de demain.
Cette situation est indigne d’une nation qui se respecte. Elle révèle un pouvoir en déshérence, un leadership fantôme.
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