Invité à l’émission Micro Vérité, l’ancien Premier ministre et notaire retraité Me Jean Henry Céant est revenu sur l’investissement controversé de l’Office National d’Assurance Vieillesse (ONA) dans la société immobilière RBI, dirigée par le Dr Réginald Boulos. Selon lui, cette opération a été réalisée sur instruction formelle du président Jovenel Moïse.
Un projet immobilier à Thomassin 39. L’affaire remonte à un projet d’habitation destiné aux cadres de l’administration publique à Thomassin 39. Un accord aurait été conclu entre l’ex-chef de l’État et l’homme d’affaires Réginald Boulos, prévoyant une participation de l’ONA à hauteur de 22 % dans la société RBI, en échange d’un financement de 65 millions de gourdes.
Une transaction légale. Me Céant explique avoir été mandaté par l’ONA pour instrumenter la transaction, c’est-à-dire en garantir l’authenticité juridique. Les modalités de l’accord prévoyaient notamment :
– Un certificat d’actions remis à l’ONA pour formaliser sa participation ;
– Une exclusivité des prêts hypothécaires liés au projet, octroyés uniquement par l’ONA ;
– Une place au conseil d’administration de RBI pour l’institution ;
– La perception prioritaire des dividendes par l’ONA avant les autres actionnaires.
Il affirme que les fonds ont été débloqués par la Banque de la République d’Haïti (BRH) et versés à RBI via son étude notariale, dans le cadre d’un processus transparent et encadré.
« Je n’ai fait qu’exécuter ». Face aux critiques postérieures à l’assassinat de Jovenel Moïse, Me Céant insiste : il n’a joué qu’un rôle technique, sans implication dans la décision politique ou financière. « Mon rôle s’est limité à celui de notaire instrumentant une transaction validée par les autorités concernées », a-t-il affirmé.
Une affaire révélatrice d’un système. Au-delà des précisions apportées, le dossier ONA–RBI reste emblématique de pratiques largement critiquées sous le mandat de Jovenel Moïse : implication directe de l’État dans des montages privés, usage controversé des fonds publics, et gouvernance opaque.
En cherchant à clarifier sa position, Me Céant soulève malgré lui des interrogations plus larges sur les liens entre secteur public et privé en Haïti, et sur l’impératif de transparence qui continue d’alimenter le débat public.
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