Parmi les caractéristiques qui contribuent le plus à faire d’une ville un endroit où il fait bon de vivre, l’espace de loisir y constitue un élément indispensable. Dans bon nombres de pays, l’État définie une politique publique de loisir en vue de maintenir la survie et l’équilibre mental de ses citoyens. Ainsi, les espaces de loisirs révèlent d’une importance capitale dans la dynamique sociale. Ils favorisent l’épanouissement de l’individu.
C’est en ce sens que Platon et Aristote ont toujours vu, dans le loisir, un temps consacré à ce qui était la plus noble des activités de l’homme. Dans cet ordre d’idée, on peut considérer le loisir ou le divertissement comme un besoin de base au regard de la pyramide de Maslow. En guise de prescription, le loisir demeure l’antidote le plus efficace contre la dépression, le stress, la fatigue chronique et les troubles sociales.
En effet, l’histoire d’Haïti est surtout marquée par la violence et l’instabilité politique. Ce qui a toujours empêché le pays de se doter des politiques et des mécanismes institutionnels essentiels pour un développement économique adéquat. De surcroît, la situation socio-politique devient de plus en plus alarmante ; Viols, meurtres, vols, attaques armées, enlèvements font partie, désormais, de la vie quotidienne de la population haïtienne. Qui pis est, des bandes armées imposent leur loi un peu partout sur le territoire national. Elles contrôlent une grande partie de la capitale. Les habitants se retrouvent dans l’incapacité de circuler comme bon leur semble. Face à cette situation terrifiante, la migration est devenue pour la majorité de la population haïtienne la voie privilégiée pour accéder à une vie meilleure. Certains analystes décrivent la situation d’Haïti comme un enfer.
En dépit de cette triste réalité, certains hommes et certaines femmes continuent à rêver, à s’impliquer, à se battre et à investir pour une Haïti stable et prospère. A ce stade, deux faits remarquables ont attiré l’attention de plus d’uns à la fin de l’année de 2023. D’abord, il y a eu l’ouverture officieuse de Convention Center d’El Rancho, un espace de détente qui va s’inscrire dans le patrimoine culturel haïtien. Pour un accueil de mille trois cents (1300) personnes en format théâtre et d’un parking couvert de plus de quatre cents (400) places, ce bâtiment moderne répond aux normes internationales. Ce prestigieux investissement de La Société Immobilière et Financière S.A. (SIF), présidé par le Spécialiste en Santé publique, Dr Réginald Boulos, va faciliter aux promoteurs d’organiser leurs activités culturelles sans vraiment se soucier des conditions météorologiques et surtout permettre d’accueillir des conférences nationales et internationales de haut niveau.
D’un autre côté, il y a la mise sur pied du Centre Culturel Caraïbes, un nouvel espace culturel qui symbolise un acte de foi et de courage. Cette nouvelle structure flambant neuve n’a cessé d’épater les gens dans la mesure où cette salle de performances artistiques est établie aux alentours des zones dites criminogènes. Dans le contexte actuel, cette noble initiative révèle d’un coup de maitre et surtout un don humanitaire inestimable de la part du PDG du Groupe Caraïbes, M. Patrick Moussignac. Ce dernier a encore osé pour la communauté haïtienne.
A un moment où le corps culturel haïtien est en agonie et la population aux abois, le Convention Center d’El Rancho ainsi que le Centre Culturel Caraïbes non seulement représentent une lueur d’espoir de paix pour Haïti mais également, ils viennent de s’ajouter à la maigre liste des espaces de thérapie du pays. Il est à noter que les actes de violences laissent souvent des traumatismes psychologiques chez les gens qui les ont subis. En attendant impatiemment l’arrivée de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité pour aider la PNH à rétablir l’ordre dans le pays, ces victimes ont besoin des espaces sains, entre autres, pour se divertir. En outre, ces deux nouvelles institutions vont contribuer, à un certain niveau, dans la bataille contre la polarisation du fléau du banditisme.
Haïti a besoin de ses filles et fils plus que jamais.
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