Le pasteur américano-haïtien, Christian Emmanuel Sanon, dont l’implication dans l’assassinat de Jovenel Moïse s’est avérée, est visé par d’autres charges actuellement. En effet, il est aujourd’hui accusé de complot en vue d’enlever et d’assassiner le dirigeant haïtien, selon un acte d’accusation révisé déposé ce mercredi devant le tribunal fédéral de Miami.
Selon le journal floridien Miami Herald, l’homme de 65 ans avait déjà été inculpé, il y a un an, de conspiration en vue de faire passer en contrebande des gilets pare-balles en Haïti pour les Colombiens, une violation des lois américaines sur l’exportation, et de complot d’une « expédition militaire contre une nation amie », une violation de la loi américaine sur la neutralité.
Mais l’acte d’accusation modifié déposé par les procureurs fédéraux de Miami place Sanon dans le complot meurtrier qui a conduit à l’assassinat de Moïse au milieu de la nuit le 7 juillet 2021.
L’ajout des accusations les plus graves contre Sanon représente un développement significatif parce que les procureurs fédéraux et les agents du FBI avaient déclaré dans des audiences et des documents que Sanon était au courant du complot visant à arrêter et à renverser le président d’Haïti, mais qu’il n’était pas au courant de la décision finale d’autres personnes de le tuer.
Sanon était en lice pour devenir président lors d’une tentative ratée le 14 juin 2021 à l’aéroport international de Port-au-Prince d’arrêter Moïse à son retour d’un voyage en Turquie. Quelques jours après l’assassinat, il a été arrêté par les autorités haïtiennes à son domicile de Port-au-Prince.
Jusqu’à cette semaine, les enquêteurs américains avaient accordé un poids considérable aux preuves suggérant que les comploteurs avaient abandonné Sanon en tant que successeur de Moïse après la saga de l’aéroport, en faveur de la juge de la Cour suprême haïtienne Windelle Coq Thélot. Thélot n’a pas été inculpée par les autorités américaines, mais elle est recherchée en Haïti, où elle est toujours en fuite après près de trois ans.
Depuis l’extradition de Sanon d’Haïti au début de l’année dernière, six autres accusés dans l’affaire ont plaidé coupable et ont coopéré avec les autorités fédérales, notamment en fournissant des preuves sur le rôle de Sanon dans le complot qui a été coordonné dans le sud de la Floride, en Haïti et en Colombie.
Les agents du FBI et les procureurs ont également eu amplement le temps d’examiner les enregistrements de téléphones portables, les courriels et les messages texte qui correspondent aux témoignages des témoins coopérants.
L’avocate de la défense de Sanon, Zeljka Bozanic, n’a pas pu être jointe dans l’immédiat pour commenter mercredi. Mais dans une interview la semaine dernière, elle a déclaré que Sanon avait espéré remplacer le président d’Haïti et qu’il n’était pas au courant d’un complot visant à le tuer. « Il est clair qu’il n’était pas le cerveau », a déclaré Bozanic au Miami Herald.
Discussion about this post