En Haïti, la question relative aux enfants conçus et abandonnés par les casques bleus de la MINUSTAH, n’est plus d’actualité. Cependant, lors d’une interview accordée à CNN, le Secrétaire général de l’ONU est revenu sur ce dossier.
Sur la chaîne américaine, Antonio Guterres était sans équivoque : « Il faut que les enfants des casques bleus abandonnés en Haïti soient pris en charge ». Mais, un facteur de blocage existe : les pays d’origine des soldats, pères des victimes enfants laissés à la charge de mères haïtiennes, ne veulent pas coopérer.
Selon TV5 Monde, à l’été 2017, une équipe de chercheurs menée par Sabine Lee (Université de Birmingham) et Susan Bartels (Université de Toronto) a interrogé environ 2500 Haïtiens concernant les rapports entretenus entre des Haïtiennes et les Casques bleus. Plus de 10% des personnes interrogées – 265 au total – ont évoqué des cas d’enfants engendrés par le personnel des Nations Unies, puis laissés à l’abandon.
Toujours selon l’enquête menée par les chercheuses canadienne et britannique, les rapports entre les jeunes femmes et les soldats de la paix n’étaient pas toujours consentis. De très jeunes femmes – voire des filles de 11 ans à peine – ont été agressées sexuellement, violées, par des Casques bleus. Puis comme le dit l’un des témoins, elles ont été “laissées dans la misère”.
D’autres expliquent qu’elles négociaient des faveurs sexuelles en échange d’un repas. Dans cette étude, par exemple, un homme de Port-Salut explique que les Casques bleus “ont couché avec les filles, même pas pour de l’argent, juste pour de la nourriture.”