C’est la Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Emmelie Prophète, qui en a fait l’annonce : « Le gouvernement planche sur le meilleur moyen d’accéder aux dossiers des personnalités haïtiennes sanctionnées par le Canada et les États-Unis ».
Satisfait de cette annonce, l’ancien Premier ministre haïtien, Jean Henry Céant s’est fendu d’une lettre, dans laquelle ce dernier a applaudi à demi-mot la démarche annoncée du Gouvernement d’Ariel Henry.
Sur un ton qui dénote la déférence et l’amitié, Jean Henry Céant écrit : « Je suis plutôt tenté de dire, ma chère Emmelie, car mon respect conjugué se voue beaucoup plus pour la personne que vous êtes que pour le poste qui semble avoir perdu de son étoffe depuis que des dilettantes ont galvaudé l’image de ce ministère respectable : Garde des Sceaux ».
Visiblement choqué par la « déception » essuyée par Berto Dorcé, ancien ministre de la justice, qui avait été empêché de voyager à l’étranger, le Notaire retraité, dans sa correspondance, raconte : « J’ai failli perdre mon latin quand, sans broncher, un gouvernement a accepté qu’on eût refusé, sans notification préalable, le départ pour l’étranger de son ministre de la Justice au vu et au su de tous alors que j’ai été éjecté, sans désemparer, de la Primature pour avoir, entre autres, exigé que les mercenaires du 17 Février 2019, munis d’armes de guerre, soient jugés en Haïti. »
Faisant allusion à l’annonce faite par la titulaire du MJSP, Jean Henry Céant salue « un acte de grandeur posé au nom du gouvernement haïtien ». « Il vous honore parce que justement votre quête constitue elle-même un désaveu à l’arbitraire du Gouvernement Canadien qui a, semble-t-il, agi en dehors des normes et du respect de notre souveraineté de peuple », souligne l’ancien Chef de Gouvernement, qui dit, au passage, avoir souffert dans sa chair et dans son âme, à voir Emmelie Prophète signer, sans nuances, la demande, pourtant nécessaire de l’arrivée, des bottes sur notre sol.
« Je vous demanderai uniquement, pour le bien de la communauté nationale et internationale afin d’amorcer la recherche de concorde et de justice, de rendre publiques, en toute célérité, tant votre lettre que les résultats que vous aurez obtenus en réponse à cette demande qui revêt un caractère d’urgence », conclut l’ancien candidat à la Présidence qui n’avait pas tardé à rejeter en bloc les accusations dont il fait l’objet de la part du Canada qui l’a sanctionné pour « financement de gangs armés ».
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