La pénurie d’essence se poursuit à Port-au-Prince et dans les villes de province.
Le pays entame une énième semaine avec une rareté des produits pétroliers. La quasi-totalité des stations d’essence visitées par Hebdo24 sont fermées. Conducteur et motocyclistes éprouvent beaucoup de difficultés à trouver ce précieux liquide.
Une nouvelle semaine se pointe, la situation reste la même en Haïti. La panne sèche hante encore le quotidien des haïtiens et haïtiennes.
« Depuis 6h du matin, je parcours la zone métropolitaine à la recherche de l’essence, mais en vain », se désole ce chauffeur de taxi moto.
« Je suis allé à l’avenue Christophe, j’ai longé Turgeau, Lalue, toutes les pompes sont fermées », ajoute un autre chauffeur de Tap Tap.
Une situation qui de jour en jour devient plus compliquée. Les stations-services sont dans l’incapacité de servir les consommateurs.
Dans une pompe à essence visitée mardi matin, de longue file de voitures et de motocyclettes est remarquée. Il est bruit que les pompistes vont commencer à distribuer l’essence et des conducteurs tentent leur chance. Mais, c’est peine perdue. Le pompiste gâche tout espoir en déclarant qu’il n’y en a plus.
« Nous ne faisons pas de rétention ici. Mais là, les réservoirs sont à sec », justifie le pompiste.
Et face à cette rareté, le commerce informel de produits pétroliers s’intensifie. Et certains chauffeurs n’ont pas d’autres choix que d’acheter du carburant exposé sur les trottoirs.
« La moto représente notre gagne pain quotidien. Il faut travailler pour payer le contrat, et ensuite trouver de quoi apporter à la maison. Nous n’avons pas d’autres choix que de prendre cette essence en dépit des risque de mauvaise qualité », regrette Junior, calmement assis sur sa moto.
Ralentissement de la circulation dans différentes zones, bouchons dans d’autres, difficultés pour les passagères et passagers de trouver une place dans le transport public, augmentation des prix des circuits, les conséquences de la pénurie de carburant sont nombreuses.
La rareté de carburant est récurrente en Haïti depuis plus de deux ans. Et les autorités concernées peinent à trouver des solutions durables. Au début de l’année 2022, le gouvernement avait annoncé une subvention ciblée en faveur des véhicules de transport public. Les chauffeurs devraient recevoir des cartes pétrolières pour éviter d’augmenter les prix des trajets. Cependant, jusqu’à présent, l’Etat haïtien n’est toujours pas passé de la parole aux actes.
Rareté de carburant, gangs armés et cherté de la vie, un mauvais cocktail qui rend la vie de plus en plus impossible en Haïti.
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