Des centaines d’étudiants et d’étudiantes de la Faculté de Médecine de Port-au-Prince ont marché pacifiquement, ce mercredi 27 avril dans la capitale, pour réclamer justice et réparation en faveur de leur camarade, Osny Zidor, tuée par balles le samedi 23 avril dernier.
De la rue Oswald Durand à Bois Verna, les protestataires ont exprimé leur ras-le-bol contre l’insécurité grandissante dans le pays et dénoncé le laxisme des autorités.
La mort de l’étudiante Osny Zidor, plonge ses camarades de la faculté de médecine dans une grande colère.
Des pierres éparpillées ça et là sur la chaussée, des chaises entreposées sur la voie publique. La circulation est complètement paralysée dans les périmètres de la faculté. Vêtus de leur blouses, les étudiants protestataires sont mobilisés. Ils réclament justice pour leur camarade.
« Osny Zidor ne mérite pas ce qui lui est arrivé. C’était une fille de paysans, qui s’était sacrifiée pour changer sa condition de vie. Justice pour Zidor », scandent-ils.
Originaire de Petit-Goâve, étudiante en 5ème année de médecine, Osny a été atteinte, le 23 Avril dernier, d’un projectile au niveau du cou à Bois Verna, alors qu’elle se trouvait à l’intérieur d’un mini-bus. « Ce crime odieux nous révolte tous au sein de la FMP », soutient un étudiant avec sa pancarte sur lequel est écrit « Nou viv, paske viv se yon dwa » ( Nous vivons, parce que vivre est un droit)
Assidue, sympathique, respectueuse, toujours prête à collaborer, les étudiants ne manquent pas de propos élogieux pour parler d’Osny Zidor, morte, selon eux, à cause de l’incompétence de l’équipe gouvernementale.
Sur tout le parcours de cette marche, les protestataires chantent. Les cris désespérés et les slogans qui réclament la paix témoignent d’une jeunesse plus que jamais désabusée et qui en marre de l’insécurité.
« Nou bouke , nou pa kapab ankò » ( nous en avons marre, nous n’en pouvons plus), chantent les protestataires.
Il va être bientôt midi. Les protestataires font peu de cas du soleil ardent et poursuivent leur itinéraire. Destination: Bois Verna, la où le crime a été commis. Sur un drap blanc, des gerbes de fleurs et des bougies sont déposées autour d’une photo de la défunte. Pour rendre hommage à leur camarade, les protestataires forment un cercle et tiennent en mains des bougies.
L’ambiance est plutôt lugubre. En voyant leur Osny Zidor sur la photo, certaines étudiantes sont inconsolables. Elles pleurent comme une rivière.
À Port-au-Prince, rien n’est certain, sauf la mort. Du samedi 23 au mercredi 27 avril, le sang de plusieurs innocents a coulé. Parmi eux, Léger Boyer, une jeune cadre de la direction générale des Impôts, tué à Delmas 83 lors d’une tentative de kidnapping. On ne saurait oublier les 18 civils tués dans la guerre des gangs en Plaine. Et maintenant, à qui le tour?
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