À l’approche de la fin de son mandat à la tête du Conseil présidentiel de transition (CPT), Leslie Voltaire se retrouve au cœur d’un tumulte politique et social qui met en lumière un bilan désastreux. Alors qu’Haïti traverse l’une des crises les plus graves de son histoire, il est impératif de faire le point sur les cinq mois de gestion du leader qui, paradoxalement, semble s’apprêter à quitter ses fonctions avec une sérénité déconcertante.
Les promesses faites par Voltaire, tant sur le plan sécuritaire que social, n’ont pas seulement été ignorées, elles ont été éclipsées par une réalité amère. Avec un taux de contrôle des gangs dans la zone métropolitaine grimpant de 80 % à 90 %, la situation sécuritaire s’est détériorée, laissant les citoyens dans un état d’insécurité permanent. La gestion des crises a été marquée par des déplacements symboliques en Europe et en Colombie, et des rencontres avec des figures politiques comme Gustavo Petro, mais ces actions n’ont produit aucun effet tangible sur le terrain.
La liste des « réalisations » de Voltaire, à la fois courte et peu inspirante, témoigne de cette inaction. Un carnaval raté, et des promesses de réhabilitation des infrastructures routières qui n’ont jamais vu le jour. Au lieu d’une véritable dynamique de changement, nous avons été témoins d’une succession de nominations, souvent critiquées pour leur manque de transparence et de pertinence.
L’absence de résultats probants est frappante, et l’idée que Voltaire puisse quitter son poste avec le sentiment du devoir accompli est difficile à accepter. Ce décalage entre la réalité et la perception de son mandat constitue un affront à la souffrance quotidienne des Haïtiens, qui aspirent à une vie meilleure dans un pays en proie à l’instabilité et à la violence.
Leslie Voltaire ne peut pas prétendre avoir dirigé efficacement une transition dans un contexte aussi chaotique. Son bilan, loin d’être une valse triomphale, s’apparente plutôt à un lamentable défilé d’échecs. Alors que nous nous dirigeons vers une nouvelle phase politique, il est crucial que le prochain leader prenne la mesure des défis à relever et s’engage véritablement à restaurer la sécurité et la dignité des citoyens haïtiens. La dernière valse de Voltaire doit servir de leçon, et non de modèle.
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