Depuis fort longtemps, les citoyens dénoncent la destruction de la flore et de la faune face au regard indifférent et complice des autorités qui ne semblent pas se soucier de la vie des oiseaux, des arbres, des rivières, des océans… Nos dirigeants, passés et présents, ne mènent aucun combat en faveur de la biodiversité qui rend possible l’existence humaine. Et ce, malgré le fait qu’Haïti soit l’un des plus exposés aux dommages écologiques et environnementaux au monde.
L’environnement ne pourra être préservé sans une mobilisation effective de chacun, en utilisant l’éducation et la connaissance pour modifier les comportements qui le mettent en danger. Malheureusement, les intérêts économiques de groupes puissants qui sont au-dessus des intérêts du pays prévalent. Et quand la vie sur notre territoire est épuisée, ils vont simplement prendre un avion ou un bateau de croisière et aller ailleurs en laissant derrière eux la misère et la désolation.
Haïti est l’un des pays du monde les plus vulnérables au changement climatique en fonction du risque climatique mondial. Il est situé à la onzième place avec la République Dominicaine, avec laquelle il partage l’île. C’est l’un des trois pays les plus touchés au monde. Les gouvernements ont toujours été au courant des dommages que les prédateurs, les hommes d’affaires, les constructeurs, les politiciens, etc. produisent en guise de dégradation du pays, mais ils ne font rien. Au crépuscule, des dizaines de camions pénètrent dans des mines de sable de la région métropolitaine, telles que Morne à Cabri, Laboule 12, Kenscoff entre autres, pour extraire illégalement des matériaux de construction. De six heures de l’après-midi à six heures du matin, du lundi au lundi, la criminalité écologique ne s’arrête pas à ces endroits. Les autorités municipales, pour de l’argent, pour beaucoup d’argent!, gardent et protègent les meurtriers des zones dites protégées. L’extraction de matériaux, l’abattage d’arbres, la pêche aveugle, l’exploitation minière irresponsable, la pollution des rivières et de la mer détruisent le pays. Ils tuent la terre ! Le gouvernement le sait et ne fait rien pour l’empêcher ! A cause des dommages qu’ils causent à la planète, des phénomènes atmosphériques destructeurs tels que « La Niña », la « poussière du Sahara », des tremblements de terre de plus en plus intenses et catastrophiques, des inondations, des tempêtes, des cyclones, etc. nous frappent de plein fouet.
Depuis plusieurs décennies, on assiste au déclin de l’autorité de l’État en Haïti, et ceci à tous les niveaux. La mentalité populiste qui traverse les gouvernements qui se sont succédé a conduit le pays à un libertinage sans précédent dans les biens publics. L’état de gouvernance lamentable des zones déclarées “aires protégées”, comme le parc La Visite et la Forêt des Pins et le niveau d’insalubrité des rues, des marchés et des places publics, dénote la faiblesse de l’État haïtien dans la gestion de l’environnement.
Outre des lois garantissant la protection des écosystèmes, la population doit réaliser à quel point il est nécessaire de protéger l’environnement, car c’est en protégeant l’environnement que l’on pourra protéger le climat actuel qui nous permet de vivre sur terre. C’est également le seul moyen de préserver la qualité de l’air que nous respirons, de l’eau que nous buvons, et de la biodiversité que nous connaissons.
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