Des centaines de familles fuyant la guerre des gangs armés à la plaine du Cul-de sac élisent domicile sur la place publique de Clercine. Abandonnés, ces nouveaux déplacés sont livrés à eux-mêmes. Privés de presque tout, ils ne savent à quel saint se vouer.
Des nourrissons, des enfants, jeunes et des vieillards. Ils sont de toutes catégories confondues sur cette place publique à Clercine. Ils ne sont pas là pour se détendre, mais pour y trouver refuge. Ces habitants ont dû prendre leur jambe à leur cou, abandonner leur maison pour échapper à la terreur des gangs armés qui s’affrontent à la plaine du cul-de-sac .
« Ah, notre situation est lamentable. Nous ne savons que faire », lâche un déplacé avec la voix nouée de tristesse.
Tout a commencé dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 avril, quand les gangs rivaux dénommés 400 Mawozo et Chen Mechan ont commencé à faire chanter leurs armes. Les malfrats ont même fait irruption dans certaines maisons, contraignant ainsi les gens de fuir.
« Nous nous sommes réveillés dimanche matin dans ces crépitements d’armes. La première chose à faire était de cacher nos enfants sous nos lits », raconte un citoyen qui habite à Croix-des-missions.
Cependant, laisser la zone n’était chose aisée pour ces citoyens.
« Nous avons pris la fuite en catimini. Car, si les bandits du camp adverse nous croisaient, ils pourraient nous tuer », déclare un autre déplacé.
Et lors de ces déplacements forcés, la majorité de ces familles n’ont eu la chance de rien emporter avec eux. Des draps et quelques vêtements, pour certains. C’est le cas de Marlène, maman d’un bébé de 10 mois.
« J’ai passé la nuit chez une amie. Je n’ai rien pu prendre rien avec moi. Tout ce qui importait était de sauver ma peau », dit -elle.
Un véritable calvaire pour ces habitants.
Lévy a 11 ans. Orphelin de père et de mère, il habite Butte Boyer avec sa grand-mère. L’enfant se souvient de la façon dont il a échappé à la violence des gangs.
« Ma grand-mère et moi avions parcouru plusieurs endroits à pied avant d’arriver chez une tante pour passer la nuit dans une maisonnette », déclare l’enfant.
Sabine, elle aussi se réfugie avec ses parents sur la place. Les yeux rivés sur l’écran de son android, la fille craint déjà les conséquences de cette guerre sur le reste de l’année scolaire.
Depuis leur arrivée sur la place dimanche, les misères de ces plusieurs dizaines de familles déplacées ont commencé. Ici, ils sont en manque de tout.
« Nous n’avons absolument rien. Pas d’eau. Hier, nous avons mangé des pâtes », lance un citoyen, père de 4 enfants.
Ces plusieurs dizaines de familles déplacées sont aux abois. Face à l’absence des autorités concernées, pour venir en aide à ces réfugiés, des citoyens et citoyennes de la zone se transforment en bon samaritain.
Dans l’intervalle, les gangs continuent leurs basses œuvres. Ils gagnent en territoire et contraignent les paisibles citoyens à la fuite. Tout cela, sous l’oeil passif des dirigeants, payés tous les mois, avec l’argent des contribuables.
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