La mort des policiers haïtiens, tués pendant une opération au village de Dieu, vendredi 12 mars plonge Haiti dans l’indignation. Un hashtag #FreeHaiti a été initié par ses internautes pour demander l’aide internationale.
La PNH tentait une ènième opération dans ce grand bidonville contrôlé par le gang 5 Segond. Sur le champ de bataille, au moins 5 policiers sont tués. Armes, uniformes et corps sont restés sur le territoire ennemi. Des vidéos terrifiantes, visiblement prises par les bandits, montrent les cadavres ensanglantés des agents de police, piétinés, souillés par les malfrats qui ont également incendié au moins deux chars blindés.
Des messages vocaux envoyés par des personnes indexées comme étant des policiers en difficulté dans le village laissent entendre un appel au secours qui n’a été répondu par les plus hautes autorités policières.
Sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à manifester leur colère face à ce carnage. Des citoyens en Haïti comme dans la diaspora, déplorent cet acte et pointent du doigt Léon Charles, le DG a.i de la Police Nationale D’haiti.
Samedi matin, une autre vidéo laisse croire que le chef de gang du Village de Dieu a organisé lui-même l’inhumation des policiers. Une petite table, des bougies, un t-shirt noir avec l’insigne de “Swat”, des fleurs, avec la voix de “Izo”, expliquant qu’il a choisi de ne pas rendre les corps de ses victimes à leurs parents, pour ses raisons superstitieuses. Stanley Eugène, Ariel Poulard, Georges Renoit, Vivender G. Alexis et Wisley Désilus n’ont pas droit à des obsèques dignes.
Parallèlement, lors d’un point de presse, samedi, la police parle de 4 morts et 8 blessés dans ses rangs, et aucune défaite dans le camp ennemi. Aucun détail supplémentaire sur cette opération tournée au carnage.
Quelques heures après l’incident, Jovenel Moïse s’est exprimé dans un “Live” annoncé la veille. Le président dont le mandat est arrivé à terme le 7 février dernier a annoncé des mesures pour traquer les bandits de village de Dieu. Ce n’est pas la première fois qu’on entend l’ancien patron d’Agritrans lancer ces mots qui semblent ne pas effrayer les bandits.
Entre-temps, les soupçons sur d’éventuelles collusion entre l’équipe au pouvoir et la fédération des gangs demeurent. L’un des membres de la commission présidentielle de désarmement ( CNDDR) avait affirmé être à la base de la création de ce groupe.
Décrié pour ses dérives autocratiques, Jovenel Moise a la tête dans le gidon. Trois grands projets le préoccupe: référendum, élections et électrification, ce, au grand dam du climat d’insécurité qui terrorise la population haïtienne.
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