L’appel au retour lancé par le chef de gang Jimmy Chérisier, alias « Barbecue »,
aux familles déplacées de Bas Delmas, Nazon et Solino ne serait pas un geste humanitaire spontané,
mais plutôt le fruit de tractations politiques entre le gouvernement de transition,
certains membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), et le puissant chef de gang.
C’est ce qu’a révélé Pierre Espérance, Directeur exécutif du
Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH),
ce mercredi 4 septembre 2025, lors de son intervention au journal
Premye Okazyon sur Radio Télévision Caraïbes.
Une trêve négociée ?
Selon Pierre Espérance, l’administration en place aurait
négocié et payé une trêve avec le leader du groupe armé « Viv Ansanm »,
en échange d’un semblant d’accalmie dans certaines zones sensibles.
Cette stratégie viserait, selon lui, à garantir une stabilité factice
dans la perspective du maintien au pouvoir au-delà du 7 février 2026,
date marquant la fin du mandat du CPT selon l’accord du 3 avril.
« Ce n’est pas un appel humanitaire, c’est une manœuvre politique.
Le gouvernement veut utiliser les gangs pour consolider son pouvoir.
Ils veulent que les gangs fassent partie de la solution »,
a dénoncé le défenseur des droits humains.
Il met également en garde contre le danger pour les familles déplacées
qui envisageraient de rentrer dans des quartiers encore sous
l’influence de groupes armés.
Un silence troublant des autorités
Pierre Espérance a aussi critiqué le silence inquiétant des autorités
après la sortie médiatique de Barbecue.
Ni le gouvernement ni le CPT n’ont réagi publiquement,
laissant planer des doutes sur la nature exacte de cette « trêve »
et sur les conditions qui l’ont rendue possible.
Alors que les violences des gangs ont causé des milliers de morts,
des déplacements massifs et une désintégration de l’autorité de l’État
dans de nombreuses zones, ces révélations ravivent les inquiétudes
sur une éventuelle normalisation des rapports entre pouvoir politique et organisations criminelles.
Un dangereux précédent
« Le silence des autorités et leur collusion supposée avec des criminels armés
compromettent toute perspective réelle de rétablissement de l’État de droit »,
a conclu Pierre Espérance.
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