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Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté à l’unanimité la résolution 2785, prolongeant jusqu’au 31 janvier 2026 le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Ce renouvellement s’accompagne de la nomination du diplomate mexicain Carlos G. Ruiz Massieu comme nouveau Représentant spécial du Secrétaire général. Officiellement, cette décision vise à accompagner Haïti dans un contexte de crise sécuritaire aiguë et à favoriser un retour à l’ordre constitutionnel. Pourtant, nombreux sont ceux qui s’interrogent : à quoi sert vraiment le BINUH ?

Une mission ambitieuse mais des résultats invisibles

Depuis sa création en 2019, le BINUH a pour mission d’appuyer les institutions haïtiennes dans des domaines clés : réforme de la justice, appui à la Police nationale, organisation d’élections crédibles, amélioration des droits humains et conditions carcérales. Mais sur le terrain, les résultats restent quasi invisibles. Les institutions continuent de s’effondrer, les violences des gangs paralysent le pays, et la classe politique demeure profondément divisée. Pour une partie de la société civile, le BINUH symbolise l’inefficacité onusienne dans un pays en détresse.

Des critiques sur son rôle et son efficacité

Critiqué pour son manque de fermeté face aux dérives politiques et pour son approche essentiellement consultative, le BINUH est souvent perçu comme un simple observateur. « Sa présence n’a rien changé à la souffrance du peuple haïtien », déplorent plusieurs voix issues de la jeunesse et des organisations communautaires. La prolongation du mandat suscite peu d’enthousiasme. Tant que les recommandations du Bureau ne sont pas suivies d’effets concrets, et que la communauté internationale reste divisée, le risque est grand que cette mission devienne une prolongation administrative d’un échec silencieux. Pour Haïti, ce n’est pas la durée du mandat qui compte, mais l’impact réel sur le terrain.