Dans l’impossibilité de camoufler l’inefficacité du gouvernement de transition qu’il préside, Fritz Alphonse Jean préfère pointer du doigt les autres. Lors d’une entrevue accordée à un groupe de journalistes le vendredi 20 juin 2025, le président du Conseil présidentiel de transition (CPT) a reconnu le faible taux de décaissement du budget d’urgence, plafonné à seulement 13,7 %, qu’il attribue à des « dysfonctionnements majeurs » au sein de l’administration.
Sans détour, Fritz Jean a accusé le ministre de la Défense, Jean Michel Moïse, de bloquer le processus. Il reproche notamment à ce dernier de ne pas avoir transmis le spécimen de signature du chef de l’armée au ministère de l’Économie et des Finances, empêchant ainsi tout décaissement au profit des Forces armées. « C’est un exemple clair de dysfonctionnement », a-t-il déclaré.
Mais le malaise dépasse le seul ministère de la Défense. Le président du CPT a aussi pointé les longueurs bureaucratiques : les dossiers passent entre la CNMP, la Cour des comptes, la Planification, le MEF, sans coordination réelle. « C’est comme s’il n’existait pas une table capable de réunir 12 personnes pour prendre des décisions », a-t-il déploré.
Dans un ton acerbe, il a dénoncé l’inaction face à la gravité de la crise : « C’est comme si nous étions en Suisse ou en Suède, alors qu’ici, des milliers de personnes sont déplacées, violées, meurtries. »
Fritz Alphonse Jean a également évoqué une autre crise : la fuite massive de cadres de l’administration publique, aggravée par le « Programme Biden », qui a facilité l’exil de nombreux fonctionnaires expérimentés. Résultat : des institutions atrophiées, dirigées par des personnes « qui ne connaissent pas la fonction publique ».
Cette sortie médiatique du président du CPT, entre aveu d’impuissance et tentative de renvoi de responsabilité, reflète une transition à l’arrêt, incapable de répondre à l’urgence du pays.
Discussion about this post