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Moins d’une semaine avant son assassinat, Jovenel Moïse avait procédé à la nomination d’Ariel Henry comme Premier Ministre. N’ayant pas été encore installé par le Chef de l’Etat, le neurochirurgien a dû attendre jusqu’au 20 juillet 2021, soit 13 jours après le magnicide, pour faire son entrée officielle à la Primature. Engagé dans un bras de fer avec les Jovenelistes après la mort du « chef », Ariel Henry allait recevoir, non sans surprise, la bénédiction de la communauté internationale. Quel a été donc le deal?

A la tête d’un exécutif monocéphale, c’est un Premier Ministre qui singe à la lettre celui qui l’avait nommé. Têtu comme lui seul, Ariel Henry ne craint même pas que le pays sombre davantage dans la crise multiforme. Il ne fait aucun doute que la fameuse formule PHTKiste ‘’Adelante’’, est en tout et pour tout la philosophie suivie à la lettre par le neurochirurgien, en dépit du fait qu’elle a réduit le pays, en un rien de temps, en un véritable enfer pour les nationaux. N’en parlons même pas de l’accord controversé du 11 septembre 2021 publié malhonnêtement dans le journal officiel Le Moniteur.

Pour une consommation médiatique ou populaire, Ariel Henry a provoqué aux Gonaïves des tumultes gratuits. Jovenel Moïse, de son vivant, a été contraint pendant trois années de célébrer ou commémorer les fêtes nationales au MUPANAH. Le 1er janvier 2022, le Dr Henry a failli laisser sa peau dans la Cité de l’Indépendance quoi qu’il ait été sagement conseillé par des politiques avisés de ne pas s’y rendre. Qu’est-ce qu’il voulait prouver ?

Alors que la population subit depuis des années la loi des gangs armés, fédérés dans un premier temps pas Jovenel Moïse sous l’appellation de « G9 », Ariel Henry n’a fait montre d’aucune volonté manifeste pour pallier ce problème. La population, pour vaquer à ses occupations, se fraie elle-même ses chemins, au grand mépris des autorités qui ne cherchent qu’à consolider leur pouvoir tout en jouissant des privilèges issus des taxes et impôts des citoyens.

A l’instar de Jovenel Moïse qui voulait tout sacrifier pour rester au pouvoir, Ariel Henry est prêt à tout faire pour rester au timon des affaires au-delà du 7 février 2022. En dépit du fait que le contexte soit visiblement et techniquement impossible pour la tenue des prochaines élections, Ariel Henry s’engage, vrai ou faux, à conduire le peuple vers le chemin des urnes.

N’ayant rien fait pour améliorer les conditions de vie de la population on ne peut plus vulnérable, le Chef du Gouvernement de facto prône déjà la mise en place d’une Assemblée constituante, en vue d’exécuter les chantiers arbitrairement initiés par le défunt. Quelle fidélité ! Au vu de l’arrogance d’Ariel Henry, même le citoyen lambda se pose une seule question : d’où lui vient cette légitimité pour engager le pays sur ces pistes?