1er juin 2021 – 1er juin 2025. Voilà quatre ans que Martissant, quartier historique de Port-au-Prince, est devenu un territoire perdu. Jusqu’à son assassinat, le président Jovenel Moïse n’avait pris aucune mesure concrète pour rétablir le contrôle de cette zone stratégique de la capitale. Quant à l’ancien Premier ministre Ariel Henry, son indifférence manifeste envers Martissant – comme envers d’autres quartiers livrés aux gangs – sautait aux yeux.
Depuis l’arrivée au pouvoir du Conseil présidentiel de transition (CPT), rien de tangible n’a été fait pour neutraliser les bandes armées. Pire encore, une guerre ouverte oppose le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé au directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), Rameau Normil. Une querelle interne qui illustre à quel point la question de la sécurité dans les zones rouges, telles que Martissant, est reléguée au second plan.
Alors qu’il assurait la coordination du CPT, Leslie Voltaire avait promis de libérer au moins un axe routier majeur avant la fin de son mandat. En réalité, l’emprise des gangs s’est étendue jusqu’à Kenscoff, plaçant même Pétion-Ville — devenue entre-temps la « nouvelle République d’Haïti » — en état d’alerte maximale.
En somme, tout laisse à penser que les autorités en place n’ont ni la volonté politique, ni la capacité opérationnelle de sortir le pays du chaos instauré par les gangs armés. Quatre ans plus tard, Martissant reste le symbole vivant de l’insouciance, de l’indifférence et de l’impuissance du Conseil présidentiel de transition et du chef du gouvernement.
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