Un séisme politique a frappé le ministère de la Défense ce 31 mai avec la démission brutale d’Emmanuel Paul, directeur de cabinet du ministre Jean Michel Moïse. Ce départ, présenté comme un geste de dignité par l’intéressé (« partir la tête haute »), survient dans un contexte de vives tensions internes liées à la gestion très opaque des fonds alloués à l’intelligence militaire.
Selon des sources proches du ministre, M. Paul aurait contesté la part « insuffisante » qui lui était attribuée dans la répartition de ces fonds publics. Il nie toute implication dans l’enquête ouverte par l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC), se dépeignant en victime d’un système « gangrené de l’intérieur ».
Cependant, des observateurs y voient une tentative de devancer d’éventuelles poursuites judiciaires, interprétant ce geste soit comme une trahison, soit comme le révélateur de fissures au sein d’un système corrompu.
Des documents confidentiels obtenus par notre rédaction révèlent l’ampleur des dérives : d’importants montants destinés à l’intelligence militaire ont été versés via des cartes de débit sans justification claire. Ces données montrent des écarts saisissants entre les salaires officiels et les fonds perçus (ex: un commis administratif touchant près de 530 000 gourdes mensuelles via carte contre un salaire de 36 500 gourdes).
Cette affaire jette une lumière crue sur un système de favoritisme et de clientélisme au cœur d’une institution censée incarner l’intégrité. Face à ce scandale qui ébranle un ministère stratégique déjà fragilisé, la pression monte sur l’ULCC et la justice pour une enquête approfondie, tandis que la société civile réclame des sanctions exemplaires.
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