Un an après sa nomination, le bilan d’Augustin Antoine au ministère de l’Éducation nationale est un constat d’échec accablant. Ce sociologue pourtant rompu aux arcanes du système éducatif haïtien a trahi ses promesses initiales.
Ses engagements solennels – relancer les grands chantiers éducatifs, consulter les acteurs, assainir le secteur – se sont évaporés au profit d’une gestion léthargique des « affaires courantes ». L’abandon de la politique linguistique éducative dans l’École haïtienne. Pourtant constitutionnellement obligatoire et pédagogiquement crucial, cet enjeu est ignoré.
Aucune vision, aucun outil didactique, aucune rupture avec les pratiques corruptrices de ses prédécesseurs. Des dizaines de rapports et plans (Cadre d’orientation curriculaire, Plan décennal…) dorment dans les tiroirs. Pire, sa seule initiative courageuse – demander un audit financier du Fonds national de l’Éducation (FNE) et 8 organismes sous tutelle – a été sabotée par le Conseil présidentiel de transition.
Ce dernier a nommé à la tête du FNE Sterline Civil, symbole de la continuité, enterrant toute enquête sur les détournements massifs (plus de 7 milliards de gourdes présumés sous l’ex-directeur Jean Ronald Joseph). Antoine, présenté comme un espoir, n’est qu’un ministre fantôme, impuissant face à la gangstérisation du système éducatif. Son héritage ? L’enfumage perpétué, la corruption entérinée, et l’avenir linguistique de l’école sacrifié. Une trahison de plus envers les enfants haïtiens.
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