Le 17 juillet 2025, les autorités américaines procèdent à l’arrestation de Réginald Boulos, figure emblématique du monde des affaires haïtien, ancien prétendant à la présidence, et leader du parti MTV-Haïti. Les chefs d’accusation sont lourds : soutien financier présumé à des gangs armés opérant en Haïti et séjour irrégulier sur le territoire américain.
L’affaire, relayée dans certains cercles de la diaspora haïtienne aux États-Unis, n’a pourtant provoqué aucun écho officiel en Haïti. Aucun communiqué gouvernemental. Aucune déclaration de partis politiques. Aucune prise de position des organisations de la société civile.
Dans les médias traditionnels : un traitement minimal, parfois inexistant.
Un silence organisé ? Complice ? Politique ? Assurément.
Ce mutisme généralisé n’est pas anodin. Il reflète une vérité dérangeante : en Haïti, le traitement de l’information – et plus encore de la justice – semble dépendre du statut social de la personne impliquée. Lorsqu’il s’agit d’un membre de l’élite économique et politique, les institutions se taisent, les plumes hésitent, et les voix s’éteignent.
Cette affaire ne doit pas être réduite à un simple fait divers judiciaire. Elle met en lumière les failles profondes de notre démocratie, l’effacement de l’État de droit, et l’impuissance – ou la complicité – des autorités face aux crimes économiques et politiques.
En tant que juriste, je souligne qu’un tel silence, dans une affaire d’une telle ampleur, constitue une entorse grave au devoir de transparence des institutions publiques.
En tant que journaliste, je dénonce une couverture médiatique sélective, qui étouffe plus qu’elle n’éclaire, et trahit l’essence même du journalisme.
L’arrestation de Réginald Boulos devrait être un catalyseur : une opportunité pour ouvrir un débat franc sur la corruption systémique, les privilèges des élites, et le rôle des médias dans la construction d’une société plus juste. Mais au lieu de cela : rien.
Le peuple haïtien mérite la vérité, pas l’omerta. Il mérite des institutions fortes, une presse indépendante, et une société civile libre et courageuse.
Il est temps de briser ce cycle de silence complice et de faire entendre la voix de ceux qui réclament justice et transparence.
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