En Haïti, les gangs armés continuent de semer la terreur dans la capitale et au-delà, suscitant une question récurrente au sein de l’opinion publique : pourquoi ni la Police nationale d’Haïti (PNH) ni la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) ne lancent-elles d’opérations d’envergure pour reprendre le contrôle des zones occupées ? Malgré l’urgence de la situation, aucune offensive d’ampleur n’a été entreprise, que ce soit avant ou pendant la transition politique actuelle. Plusieurs facteurs expliquent cette inaction.
Les limites structurelles de la Police nationale d’Haïti
La PNH fait face à des contraintes majeures qui entravent son efficacité. Depuis des années, elle souffre d’un manque criant de ressources, caractérisé par :
- des effectifs insuffisants ;
- un matériel obsolète ;
- une absence de soutien logistique adéquat.
Même les unités spécialisées de la PNH manquent cruellement d’équipements essentiels, tels que des véhicules blindés ou des moyens d’intervention nocturne. Face à des gangs mieux armés et mieux organisés, les policiers se retrouvent souvent démunis.
Les lenteurs de la mission multinationale
La Mission multinationale de soutien à la sécurité, dirigée par le Kenya, devait apporter un appui décisif à la PNH. Cependant, elle n’est toujours pas pleinement opérationnelle. Parmi les obstacles :
- un nombre limité de troupes déployées sur le terrain ;
- des fonds internationaux promis mais tardant à être débloqués.
En conséquence, aucune offensive coordonnée n’a encore été lancée, laissant la PNH seule face à une menace grandissante.
Une gouvernance fragmentée
Le gouvernement de transition et le Conseil présidentiel intérimaire (CPT) peinent à élaborer une stratégie cohérente de désarmement. L’absence d’unité et de vision claire au sein des instances dirigeantes complique la prise de décisions. Certains observateurs soulignent également un manque de pression diplomatique de la part de la communauté internationale, ce qui contribue à l’inaction.
Des soupçons de collusion politique
Dans certaines zones, la présence des gangs semble servir des intérêts politiques. Des soupçons de collusion ou de non-intervention délibérée entre certains acteurs influents et les groupes armés circulent, rendant toute opération contre les gangs politiquement sensible. Une telle situation complique l’organisation d’offensives d’envergure.
Les risques pour la population civile
Enfin, la densité des zones contrôlées par les gangs représente un défi majeur. Ces quartiers, souvent densément peuplés, rendent toute intervention militaire complexe. Une opération mal préparée pourrait entraîner des pertes civiles importantes, ce qui dissuade les autorités de lancer des offensives sans une planification rigoureuse.
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