Depuis le début de cette semaine, Port-au-Prince est sous haute tension. Les écoles, certaines institutions étatiques, des centres commerciaux ont gardé leurs portes fermées. Les gangs membres de la coalition « Viv ansanm » se montrent de plus en plus menaçants. Face à cet état de fait, le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le Gouvernement font figure d’impuissants.
En avril prochain, le CPT conduit aujourd’hui par l’architecte Leslie Voltaire aura un an depuis qu’il a été installé. Autant dire que depuis le blocage d’Ariel Henry en terre étrangère, rien n’a changé dans le pays. Bien au contraire ! Les caïds se renforcent en armes, en munitions et en territoires. À côté des neuf membres du Conseil présidentiel de transition se trouvent un Premier ministre et des ministres qui peinent à jouer leur rôle. Du coup, le pays n’est en panne de gestion et d’administration. Tout est sur pilotage automatique.
Entretemps, les peuples est aux abois. Des milliers de personnes continuent d’abandonner leurs demeures, face à la fureur des gangs armés. À Carrefour-feuilles comme à Kenscoff, c’est un peuple chassé par les bandits qui est laissé-pour-compte, sans la protection des soi-disant autorités.
En tout cas, dans ce paysage triste et sinistre des timides voix s’élèvent pour appeler au soulèvement de la population. Mais, la population semble avoir peur, légitiment, des armes lourdes contre lesquelles même l’État, détenteur du monopole de la violence physique légitime, ne peut se battre.
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