Ce 18 novembre 2024, date de la commémoration des 221 ans de la Bataille de Vertières, le Conseil présidentiel de transition ne s’est pas montré à la hauteur de l’épopée. Dans une déclaration terne, le président du CPT, Leslie Voltaire, a appelé à l’unité. Dans les rues, les gangs armés étaient, eux, en démonstration de force.
De plus en plus, les fêtes nationales qui rappellent les prouesses historiques d’Haïti sont bafouées. Depuis que les bandits contrôlent 85 % de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, les soi-disant dirigeants comme les membres de la population sont limités dans leurs actions. Ce 18 novembre 2024 qui ramène les 221 ans de la dernière bataille avant la Proclamation de l’Indépendance d’Haïti, ce sont les gangs armés qui ont fait la fête… à leur façon. Ils étaient en démonstration au Carrefour de l’aéroport, où de grandes flammes ont été constatées, où des tirs nourris ont été entendus. Les rues de la capitale, de Delmas et de Pétion-Ville étaient quasiment vides.
Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, qui n’a pas de temps de grâce, vu l’ampleur et l’urgence de la situation, s’est contenté d’un simple tweet pour rappeler le sens de Vertières et le symbolisme que la date charrie. Rien de plus. Leslie Voltaire, de son côté, a prononcé un discours qui, à l’évidence, n’a pas fait mouche. Ce qui confirme que les « autorités » ne sont que des hommes à pouvoir, donc sans Autorité.
Tout compte fait, Haïti est à un tournant où seul le peuple est capable de prendre en main son destin. Comme l’a dit le Dr. Emmanuel Ménard lors de son intervention à l’émission Agora animée par l’éminent journaliste GeorGes Allen, ce lundi 18 novembre 2024 : un peuple qui a tout souffert, peut tout oser.
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