Lors de la 79e Assemblée générale des Nations Unies à New York, Edgard Leblanc Fils, président du Conseil présidentiel de transition (CPT) d’Haïti, a prononcé un discours poignant, axé sur l’exigence de la reconnaissance, de la restitution et de la réparation pour Haïti concernant la dette de l’indépendance payée à la France. Cette intervention, fortement saluée, met en valeur une vieille revendication historique et complexe, qui a non seulement façonné le passé d’Haïti, mais continue de marquer son présent et son avenir. Aujourd’hui plébiscité, une question se pose : qui est Égard Leblanc ?
Comme Mirlande H. Manigat avant son cuisant échec au Haut conseil de la transition (HCT), Edgard Leblanc Fils fait souvent figure, pour se permettre une certaine exagération, de « l’homme providentiel ». Jouissant d’une certaine intégrité, il est très souvent vu, à tort ou à raison, comme le choix à faire pour sortir de l’impasse. Dans les « Propositions de sortie de crise », son nom caracole en tête de liste comme « l’homme de bon commerce », « l’ami de tout le monde », seul capable d’apporter la solution.
L’on ne compte plus le nombre de fois où le nom du sexagénaire a été proposé pour prendre les commandes d’une « Transition ». En bon témoin privilégié de l’Homme, l’Histoire prenait note. Aujourd’hui, proclamé Président du Conseil présidentiel de transition, Edgard Leblanc Fils a atteint le sommet. Une question se pose : saurait-il s’y maintenir dans ce contexte explosif où les armes veulent parler plus fort que les autorités ?
Homme dont le ton, posé, ne trahit pas le tempérament, calme, Edgard Leblanc Fils est né à Miragoâne (département des Nippes) en 1955. Ancien sénateur et ancien président de l’Assemblée nationale de 1995 à 2000, il a su laisser sa marque à l’institution sénatoriale pour avoir activé la coopération interparlementaire, notamment en travaillant avec les Assemblées nationales française et québécoise. De 1997 à 2000, il a présidé la section haïtienne de l’Assemblée Internationales des Parlementaires de Langue Francaise (AIPLF). Co-fondateur de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), ELF est aux commandes du Parti depuis le recul calculé de Sauveur Pierre Etienne, ancien candidat malheureux aux élections présidentielles de 2016.
Ingénieur de formation et diplômé en administration civile, il a mené de 1979 à 1991 une carrière en transport au Ministère des Travaux publics, transports et communications (MTPTC). De plus, il est certifié en gestion et administration portuaire par l’Autorité Portuaire Nationale en collaboration avec le TRAIMAR (Training Maritime). Ancien candidat à la Présidence d’Haïti à deux reprises, son Parti, OPL, le présente comme un militant de la cause du changement et du progrès qui promeut les jeunes et les femmes. De son lieu d’action et de service au sein de l’Organisation, ELF encourage les compétences et les dévouements de tout horizon…
« Le peuple haïtien a déjà trop souffert », a lancé Edgard Leblanc Fils dans un discours à l’assemblée générale de l’ONU. Comme tout bon politicien friand de promesses, ELF ajoute : « Dans les prochains jours ou semaines, nous enverrons des signaux positifs concernant les mesures visant à lutter contre l’insécurité ».
Les pessimistes en rient, les plus optimistes croisent les doigts. En tout cas, ce politicien mi-vierge, mi-défloré est désormais face à l’histoire qui se charge déjà de confirmer ou de démentir le « Leader » dont on dit qu’il est. Traquer des gangs armés jusqu’aux dents pour reprendre tous les Territoires perdus en vue de l’organisation d’élections générales, le défi à relever s’apparente à la Quadrature du cercle. S’il est une chose que personne n’ignore c’est que le Conseil présidentiel de transition ne dispose pas de baguette magique.
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