Le 2 mai, les États-Unis ont classé les gangs haïtiens « Viv Ansanm » et « Gran Grif » comme « organisations terroristes étrangères », une mesure présentée comme une fin à l’impunité. Toutefois, cette décision risque d’aggraver les crises humanitaire, sociale et migratoire en Haïti.
En criminalisant ces groupes, les programmes de démobilisation, notamment pour les mineurs enrôlés, deviennent complexes. Le dialogue entre acteurs humanitaires et gangs, crucial pour l’acheminement de l’aide ou les cessez-le-feu, est compromis.
Les ONG pourraient aussi être accusées de « soutien au terrorisme » en opérant dans des zones gangrenées (60 % de Port-au-Prince). La stigmatisation des migrants haïtiens aux États-Unis pourrait s’intensifier, avec des expulsions accélérées sur de simples soupçons.
Cette approche répressive ignore la réalité locale : ces gangs, ancrés dans des logiques de pouvoir et liés à des élites, ne sont pas des cellules transnationales. Les sanctions extraterritoriales risquent d’alimenter la violence.
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La communauté internationale doit privilégier des solutions inclusives : renforcement des institutions, justice transitionnelle et investissements socio-économiques. Sans cela, cette désignation ne sera qu’un écran de fumée, aggravant le chaos qu’elle prétend combattre.
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