Alors que près de 70 pays ont officiellement sollicité des négociations tarifaires auprès de la Maison Blanche pour atténuer l’impact des mesures protectionnistes de Donald Trump, une question cruciale se pose : où en est la diplomatie haïtienne dans ce dossier ?
L’administration Trump a ouvert la porte à des « accords personnalisés » pour les nations désireuses de préserver leurs échanges commerciaux avec les États-Unis.
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Cette opportunité, si elle est bien négociée, pourrait permettre à Haïti de limiter les effets néfastes des nouvelles taxes douanières sur ses exportations, notamment dans le secteur textile, vital pour son économie. Pourtant, rien n’indique que Port-au-Prince ait saisi cette chance.
Le silence des autorités haïtiennes est d’autant plus inquiétant que le commerce avec les États-Unis représente un enjeu majeur pour un pays déjà fragilisé par des crises politiques et économiques répétées.
Si des nations bien plus puissantes, comme l’Allemagne, le Canada ou le Japon, ont immédiatement engagé des pourparlers, Haïti semble une fois de plus absente des grandes discussions qui la concernent directement.
Certes, la priorité affichée par Washington est de réduire les déficits commerciaux et de protéger l’emploi américain.
Mais justement, c’est dans ce cadre qu’Haïti pourrait plaider sa cause : le secteur textile haïtien, soutenu par des avantages tarifaires sous les lois HOPE et HELP, emploie des dizaines de milliers de travailleurs et contribue à la stabilité socio-économique de l’île. Une renégociation habile pourrait sécuriser ces acquis.
La diplomatie économique ne se limite pas à réagir aux crises, mais consiste à anticiper les bouleversements et à défendre activement les intérêts nationaux.
Si Haïti ne se positionne pas rapidement, elle risque de subir de plein fouet des mesures qui pourraient étrangler des secteurs entiers de son économie.
Il est temps que le gouvernement haïtien, avec l’appui de son ambassade à Washington et des experts en commerce international, prenne des initiatives concrètes.
70 pays montrent la voie : Haïti doit, elle aussi, faire entendre sa voix.
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