L’initiative conjointe du Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications et du ministère du Tourisme d’Haïti, visant à relancer le secteur aérien, mérite une analyse critique.
Si l’intention de rétablir les vols internationaux et locaux est louable, la manière dont cette initiative est présentée pose de nombreuses questions.
Tout d’abord, il est essentiel de reconnaître que la crise sécuritaire à Port-au-Prince n’est pas un problème qui peut être résolu par des promesses de réouverture des aéroports ou par des fonds de garantie pour les exploitants d’aéronefs.
La sécurité des passagers et des personnels de l’aviation doit être la priorité absolue.
Sans une véritable amélioration de la situation sécuritaire sur le terrain, toute tentative de relance du trafic aérien sera vaine et pourrait même aggraver la situation en exposant davantage les voyageurs à des risques.
De plus, l’idée de créer un fonds de garantie semble plus être une mesure palliative qu’une solution durable.
Cela pourrait, certes, soulager temporairement les exploitants d’aéronefs, mais cela ne traite pas les racines du problème.
Pourquoi les investisseurs ou les compagnies aériennes devraient-ils s’engager dans un environnement aussi instable ?
La confiance est un élément crucial dans le secteur aérien, et celle-ci ne peut être restaurée que par des actions concrètes et visibles en matière de sécurité et de gouvernance.
Par ailleurs, l’amélioration des infrastructures aéroportuaires, bien que nécessaire, ne doit pas être perçue comme une fin en soi.
Les projets de mise à niveau sont des étapes importantes, mais ils ne doivent pas occulter la nécessité d’un plan d’action global qui inclut la sécurité, la gouvernance et le développement économique. L’Haïti moderne nécessite une vision intégrée et cohérente.
Les ministres doivent aller au-delà des promesses et des propositions superficielles. Ils doivent s’engager dans des réformes structurelles qui adressent les problèmes de sécurité, de confiance et de gouvernance.
Sans ces éléments, toute tentative de relance du secteur aérien ne sera qu’un mirage dans le désert d’une crise prolongée.
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