L’inauguration de l’aéroport des Cayes, présentée comme un jalon majeur du développement économique d’Haïti, soulève des interrogations inquiétantes sur la réalité des infrastructures mises en place. Les autorités, sous la direction de Leslie Voltaire, ont communiqué avec enthousiasme sur ce projet, le qualifiant d’aéroport international. Pourtant, derrière cette façade se cache une réalité bien plus sombre, marquée par des manquements flagrants aux normes de sécurité et d’opération exigées par les instances internationales.
Premièrement, la piste de l’aéroport ne mesure que 1 857 mètres, alors que la norme internationale requiert une longueur minimale de 2 200 mètres pour accueillir des avions en provenance des États-Unis. Ce manque de préparation met en lumière une véritable négligence des autorités, qui semblent avoir mis la charrue avant les bœufs en proclamant l’aéroport prêt à accueillir des vols internationaux. Ce choix précipité risque de compromettre non seulement la sécurité des passagers, mais également l’image d’Haïti sur la scène internationale.
De plus, l’absence d’une infrastructure adéquate d’approvisionnement en carburant soulève des questions sur la viabilité des opérations aériennes. Comment prétendre ouvrir un aéroport international sans garantir que les avions puissent y faire le plein ? Cette lacune est symptomatique d’une gestion défaillante et d’une vision à court terme, où l’apparence prime sur la substance.
Il est également préoccupant de constater qu’aucun pays n’a encore donné son feu vert pour permettre des atterrissages en provenance de son territoire. Cette situation illustre le fossé entre les annonces tonitruantes et la réalité du terrain. Les autorités haïtiennes semblent avoir vendu un rêve sans les moyens de le réaliser, laissant les Cayes dans l’ombre de la désillusion.
Les promesses de développement et de modernisation d’Haïti ne doivent pas se transformer en simples discours politiques. L’aéroport des Cayes devrait être un symbole de progrès, mais il devient plutôt une illustration des défis persistants auxquels le pays est confronté. Les autorités doivent prendre conscience de l’importance de bâtir des infrastructures solides et conformes aux normes internationales, et non de se contenter de proclamations vides.
Il est temps d’exiger des comptes et de demander un véritable engagement en faveur d’un développement durable et responsable. Les habitants des Cayes, et plus largement d’Haïti, méritent mieux qu’un bluff. Ils méritent des projets qui respectent les normes et qui ouvrent réellement la voie à un avenir meilleur.
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