Le massacre du quai de Jérémie dans la nuit du 6 au 7 décembre a plongé le pays dans une nouvelle horreur. Près de 184 innocents, tous âgés de 60 à 80 ans, ont été tués dans une attaque sanglante orchestrée par le tristement célèbre chef de gang Micanor Altès. Face à cette tragédie, la réponse du gouvernement dirigé par Alix Didier Fils-Aimé reste aussi prévisible que déroutante : une simple déclaration de condamnation.
« Nous condamnons » semble être le seul outil du gouvernement face aux massacres et au climat d’insécurité qui sévit dans le pays. Aucune action concrète, aucune stratégie visible pour enrayer la spirale de la violence qui s’intensifie à chaque attentat. Le discours officiel semble désincarné, déconnecté de la réalité quotidienne des Haïtiens qui luttent pour leur survie dans un environnement où l’impunité règne en maître.
Pourtant, après un tel carnage, la moindre des choses aurait été de montrer un engagement ferme dans la lutte contre l’insécurité, loin des simples déclarations. Le gouvernement a annoncé qu’il allait « déployer la force de l’Etat » pour traquer les auteurs du massacre, mais ces promesses sonnent comme des slogans creux. Combien de fois les Haïtiens ont-ils entendu ces annonces sans résultats concrets ? L’inaction et l’absence de stratégie continuent d’aggraver la crise.
Le peuple haïtien a besoin de plus que des mots. La population déprimée et effrayée réclame des actions efficaces et des mesures de sécurité concrètes. Les institutions doivent démontrer qu’elles ont les moyens et la volonté de mettre fin aux activités des gangs, plutôt que de se contenter de discours compassionnels sans suite. Le message actuel est clair : la vie humaine ne semble pas être une priorité pour un gouvernement toujours aussi faible face aux défis sécuritaires.
Le massacre de Wharf Jérémie est un signal d’alarme. Si le gouvernement ne passe pas rapidement de la parole aux actes, Haïti continuera à s’enfoncer dans les ténèbres de l’impunité et de l’insécurité. Le peuple mérite mieux. Il est temps pour Alix Didier Fils-Aimé et son équipe de prouver leur détermination non pas par des mots, mais par des actions concrètes. Sinon, ces déclarations de condamnation risquent de devenir leur seul héritage face au drame national.
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