Le bras de fer engagé, en pleine crise sécuritaire aiguë, entre les membres du Conseil présidentiel de transition conduit par un Lavalasien de souche et le Gouvernement Conille témoigne de l’indifférence des uns comme des autres à l’égard d’un peuple qui a depuis très longtemps désappris à espérer. C’est un fait.
En s’investissant dans une guerre inutile contre un Premier ministre dont la toute-puissance est plus que confirmée, le Collège présidentiel fait perdre au pays un temps qu’il n’a pas. En s’adjugeant des pouvoirs qui dépassent son cadre de Chef de gouvernement, Garry Conille ne fait qu’attiser la folie de grandeur d’un CPT ne rêve que de remaniement ministériel, donc accaparement du pouvoir pour le pouvoir. À l’évidence, les deux branches de l’Exécutif se trompent d’ennemis et se font ennemis du peuple, pour ensuite ressembler trait pour trait aux vrais ennemis qu’ils sont pourtant appelés à combattre : les gangs armés. Ici, la réflexion du passager prétendument éclairé commence à prendre tout son sens. Jusqu’à preuve du contraire, le CPT, le Gouvernement et les civils armés sont le « Triangle de l’abîme », l’axe du mal.
En inventant une fausse crise dans la crise multiforme et multidimensionnelle, l’Exécutif spécialement bicéphale ne fait que réduire Haïti à sa plus simple mauvaise réputation d’« entité chaotique ingouvernable ». Parce qu’entretemps, les malfrats, eux, ne se privent pas de conquérir des territoires. Solino, Tabarre, Arcahaie, autant de zones qui, si les hommes à pouvoir ne se redressent vite pour devenir des Hommes d’Etat, risquent d’être étiquetées « PERDUE ».
Discussion about this post