L’organisation des Droits humains Amnesty International a appelé, le mercredi 28 août 2024, le président de la République Dominicaine, Luis Abinader, à prioriser le respect des droits de l’homme et à mettre fin aux politiques d’immigration « racistes » affectant principalement les Haïtiens.
C’est dans un communiqué que Amnesty International a souligné l’urgente nécessité pour les autorités dominicaines d’éradiquer le profilage racial, le racisme structurel et la discrimination raciale. Ainsi, AT a mis l’accent sur l’importance de garantir la dignité humaine et l’intégrité physique des migrants haïtiens et des Dominicains d’origine haïtienne.
« Le début du nouveau gouvernement Abinader doit s’accompagner d’un engagement sans réserve pour surmonter les défis en matière de droits humains que nous avons dénoncés et documentés ces derniers mois », a exhorté Ana Piquer, directrice pour les Amériques d’Amnesty International.
Depuis 2022, la République Dominicaine est le pays qui expulse le plus grand nombre de migrants haïtiens, malgré les appels de l’Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à cesser les retours forcés vers Haïti. En 2023, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a recensé 208 166 expulsions, dont plus de 20 000 adolescents. Amnesty International a également vérifié que de nombreuses expulsions étaient collectives, en violation du principe de non-refoulement et du droit d’asile des Haïtiens. Ces expulsions ne permettent pas d’évaluation individualisée des besoins de protection et exposent les personnes à des risques accrus.
Amnesty International critique également les opérations d’immigration qui, selon elle, discriminent racialement et ne respectent pas les principes d’égalité et de non-discrimination. L’organisation a rappelé le conflit bilatéral avec Haïti, déclenché par la construction d’un canal d’irrigation à la frontière, qui a conduit le gouvernement dominicain à suspendre indéfiniment la délivrance de visas aux Haïtiens, à militariser la frontière et à instaurer des contrôles biométriques.
Amnesty International a reçu des “témoignages alarmants de victimes et d’organisations de la société civile locale” et a examiné des vidéos montrant des pratiques discriminatoires et déshumanisantes dans les opérations d’immigration, les transferts de personnes et les conditions de détention.
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