Les Haïtiens continuent d’être victimes de rapatriements forcés en République Dominicaine, selon le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR). En effet, du 1er au 30 avril 2023, près de 16 mille Haïtiens ont été rapatriés à la frontière haïtiano-dominicaine, selon les données fournies dans le dernier rapport de cet organisme de défense des Droits des migrants haïtiens. Parmi les victimes figurent beaucoup de femmes et d’enfants dont leurs droits ont été bafoués en dépit même du Protocole d’Accord sur les mécanismes de rapatriement signé entre Haïti et la République Dominicaine. Parallèlement à ces cas de rapatriements massifs des ressortissants haïtiens, s’ajoutent des milliers de retours spontanés et de refoulements.
De ces 15 973 cas de rapatriement massif de ressortissants haïtiens enregistrés rien que pour le mois d’avril 2023, se trouvent 10 785 hommes, 3 510 femmes, 639 filles et 1 036 garçons. Ils ont été reconduits aux points frontaliers officiels de Belladère/Elias Piña dans le Plateau Central, de Ouanaminthe/Dajabon dans le Nord-est et de Malpasse/Jimaní dans le département de l’Ouest du Pays, selon le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés, qui mentionne également d’autres points frontaliers dits non-officiels.
Les rapatriés retrouvés à la frontière de Ouanaminthe sont originaires pour la plupart du département du Centre d’Haïti, du Sud-est, de l’Ouest, du Nord-est et de l’Artibonite. Ils résidaient dans différentes villes dominicaines, notamment à Monte Christi, Santiago, Guayubin, San Pedro de Marcoris, Santiago de la Cruz, Boca Chica et La Vega.
Ceux qui ont été reconduits à la frontière de Belladère et d’Anse-à-Pitres viennent en majorité du Centre, du Sud-est, du Nord-est et du Nord. Ces ressortissants haïtiens vivaient à Las Matas, Las Mercedes, Santiago, San Pedro de Macoris et San Juan de la Maguana.
Ainsi, le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés rappelle, une fois de plus, que les Haïtiens continuent d’être contraints de quitter la République voisine en violation des normes élémentaires régissant la matière. Selon GARR, ces gens ont dénoncé les conditions de leur transport vers Haïti. Ils déclarent avoir été arrêtés avec violence et emprisonnés avant d’être expulsés, sans autre forme de procès, à la frontière. Ce qui est une violation grave malgré le Protocole d’Accord sur les mécanismes de rapatriement signé en décembre 1999 entre Haïti et la République.
En ce sens, l’organisme de défense des Droits des migrants haïtiens se montre très critique à l’endroit des autorités haïtiennes qui, dit-il, ne font rien pour protéger leurs concitoyens.
Notons que, parallèlement à ces cas de rapatriement massif des ressortissants haïtiens, des milliers de retours spontanés et de refoulements ont également été recensés.
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