C’est dans les colonnes du Journal Politico, dans la section « Affaires Étrangères », que l’ancien ambassadeur des États-Unis en Haïti, James B. Foley, a fait cette déclaration.
Le Diplomate qui s’est montré préoccupé par la situation chaotique qui règne en Haïti a déclaré : « Haïti est en train de s’effondrer. Le peuple haïtien vit sous un règne de terreur imposé par des bandes armées qui ont la mainmise sur l’économie. Le pays est traqué par la maladie et la perspective d’une famine généralisée. Avec l’État haïtien presque complètement handicapé, un nombre croissant d’Haïtiens désespérés tentent d’atteindre les États-Unis et il existe un potentiel d’exode massif par la mer en direction de la Floride ».
S’attaquant de front à l’équipe en place, James B. Foley a enchaîné : « La réalité est que M. Henry est un dirigeant isolé, discrédité et défaillant d’un État défaillant ; le soutien indéfectible dont il bénéficie de la part des États-Unis est aussi déconcertant que contre-productif. Les États-Unis feraient bien de suivre l’exemple du Canada, qui vient d’imposer des sanctions au patron politique présumé de Henry, l’ancien président Martelly – un message symbolique mais puissant ».
Pour ce qui concerne l’envoi d’une force militaire sur le sol haïtien, le diplomate a conseillé à l’administration Biden-Harris de jouer la carte de la prudence, en tirant les leçons du passé.
« Les perspectives d’une mission internationale de sauvetage semblent toutefois actuellement sombres. Il y a une opposition sérieuse à l’intervention internationale en Haïti, et la réticence des États-Unis à participer à la force met en péril sa viabilité. Bien qu’elle devienne de plus en plus urgente de jour en jour, une intervention pourrait être mort-née à moins que l’administration ne révise son approche actuelle dans plusieurs domaines clés. Sinon, la détérioration de la situation pourrait confronter Washington à des choix encore pires et à la probabilité de devoir assumer seul le fardeau », a-t-il souligné.
De l’avis de James B. Foley, les États-Unis, en particulier, ne devraient épargner aucun coût pour aider Haïti à mettre en place une force de sécurité robuste capable de réprimer l’anarchie; en fait, cela devrait être une priorité de sécurité nationale des États-Unis pour les années à venir. « Il n’y a tout simplement aucune possibilité qu’Haïti puisse établir l’état de droit et réaliser des progrès économiques sans un minimum de stabilité et de sécurité pour son peuple. Et sans la perspective d’un soulagement de la misère, le risque de migration massive vers les États-Unis ne fera que croître », a-t-il prévenu.
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