Plutôt que d’aider Haïti à sortir du chaos, les Nations Unies l’aide à compter les victimes d’affrontements entre gangs rivaux. Dans un rapport publié ce lundi, le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) a fait état d’au moins 94 personnes tuées et 12 autres portées disparues dans le nord et l’ouest de la région métropolitaine de Port-au-Prince à cause de la violence des gangs armés.
« L’enquête menée par le BINUH a établi qu’en moins de trois semaines, au moins 94 résidents ont été tués, plus de 120 ont été blessées par balles et 12 autres sont disparus. À ces chiffres s’ajoutent au moins 96 morts et blessés parmi les éléments des gangs. Des dizaines de cas de violences sexuelles ont également été rapportés », lit-on dans le document onusien qui mentionne que près de 16.000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile pour se réfugier dans des sites de fortune ou chez des proches.
« Armés de fusils d’assaut, mais aussi de machettes et de bidons d’essence, les gangs n’ont épargné personne. Des femmes et des enfants d’à peine un an ont été exécutés dans leurs maisons et leurs corps ont été calcinés. De jeunes adolescents, accusés d’espionner pour le camp adverse, ont été exécutés dans des lieux publics. Le viol de femmes et de filles, dont certaines âgées de moins de 10 ans, a été utilisé comme arme pour terroriser et se venger des populations locales vivant dans des quartiers contrôlés par des gangs rivaux », explique le BINUH
Mettant en avant le manque de moyens auquel fait face la police nationale, le BINUH semble comprendre la posture réactive qu’elle a adoptée dans ses opérations face au niveau d’armement des gangs. « Alors que la police judiciaire a ouvert assez rapidement des enquêtes sur les exactions commises contre la population, les magistrats compétents tardent jusqu’à date à prendre les mesures nécessaires pour appréhender leurs auteurs. D’où une forte possibilité que ces crimes restent impunis », déplore la mission onusienne.
Discussion about this post