Sur les réseaux sociaux, particulièrement la plateforme Facebook, un faux débat est soulevé autour du 7 juillet 2021, date rappelant l’assassinat du président de la République, Jovenel Moïse. En effet, le 7 juillet 2022 prochain marquera le premier anniversaire de ce magnicide qui avait choqué toute la nation haïtienne… ou presque. Laquelle date coïncide avec le dernier jour des épreuves du baccalauréat, suivant le calendrier fixé par le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP). Voilà le fait qui suscite le débat, le faux débat à vrai dire.
En fait, nombreux sont ceux qui estiment que le MENFP n’aurait pas dû fixer d’examens à cette date, et que d’ailleurs l’État aurait dû déclarer fériée. Quelle ignorance !
Même un lycanthrope à visage humain ne peut nier le caractère tragique de la mort de Jovenel Moïse. C’est un fait ! Ce crime sans nom, à l’évidence, mérite une condamnation sans nom. Mais, toute tentative d’héroïssation du 58ème Chef d’État haïtien se révèle être une banalisation pure et simple de l’histoire haïtienne dans sa dimension épique.
Comme la vie qui la rend possible, l’histoire ne fait jamais de cadeau. Jovenel Moïse n’est que le 5ème président haïtien assassiné, après Jean-Jacques Dessalines, Sylvain Salnave, Cincinatus Leconte et Vilbrun Guillaume Sam. Parmi ces quatre Chefs d’État, il n’y a que l’Empereur, ainsi le veut l’histoire, dont la date de la mort est digne de commémoration. Oui, nous parlons du généralissime Jean-Jacques Dessalines, Héros de l’Indépendance de la première heure, Père de la Nation. À Sylvain Salnave, Cincinatus Leconte et Vilbrun Guillaume Sam, l’histoire n’a offert aucun cadeau. C’est logique parce que, si l’on met dans la balance la somme des réalisations de ces trois hommes qui avaient dirigé Haïti, elle n’égalera pas la moitié de la moitié de ce que l’Empereur Jacques 1er avait réalisé.
Aujourd’hui, pourquoi voudrait-on faire mentir l’histoire ? Pourquoi voudrait-on héroïser un homme qui n’a même pas su, même pas pu offrir un minimum de sécurité à son peuple ? C’est désolant de voir en Haïti, chaque jour, à quel point que l’histoire nous apprend que nous n’apprenons jamais rien de l’histoire. Chaque jour, par pure ignorance, nous banalisons l’histoire, nous offrons titres, postes et gloires à ceux qui ne le méritent pas. Prendre le pouvoir à travers des élections volées n’est nullement un cadeau de l’histoire, mais un coup asséné à celle-ci, soit dit en passant.
Pleurons la mort de Jovenel Moïse ! Réclamons que Justice lui soit rendue ! Mais, évitons de l’héroïser ! L’histoire ne nous pardonnera pas ! À bon entendeur salut !
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