Les avocats du barreau de Port-au-Prince continuent d’exiger la délocalisation du palais de justice du bicentenaire. Ils ont organisé un sit-in, vendredi 8 avril dans les périmètres de la résidence du premier ministre à Musseau. Ces hommes de lois fustigent le comportement d’Ariel Henry et le ministre de la justice, Bertho Dorcé qui restent passifs face à leurs revendications.
Vêtus de leurs toges noires, ce matin vendredi matin, ils ne sont pas dans le prétoire, mais sur le macadam. Ils sont plusieurs dizaines d’avocats et d’avocates qui ont répondu à l’appel devant l’entrée de la résidence du premier ministre pour exprimer leur ral-bol face au dysfonctionnement du palais de justice.
« C’est presque la paralysie totale au palais de justice de Port-au-Prince en raison du climat d’insécurité qui règne dans les périmètres de l’institution », déclare un avocat, avant d’ajouter que c’est avec la peur au ventre que quelques rares collègues se rendent au tribunal.
Depuis 2018, la situation du palais de justice, logé au bicentenaire, préoccupe les hommes de loi, car des gangs armés qui règnent en maître et seigneur dans la zone.
« Il y a trop longtemps que cela dure. Depuis bientôt 4 ans, nous ne pouvons plus fonctionner comme cela se doit », scande un jeune avocat qui affirme être au chômage, ne pouvant plus se rendre au tribunal pour plaider la cause de ses clients.
Les hommes et femmes de loi estiment que le gouvernement n’est pas innocent dans cette situation.
« Des institutions décident d’offrir des espaces pour reloger le temple de thémis, mais le gouvernement s’y oppose », dénoncent certains des avocats protestataires.
C’est un mouvement de protestation qui paralyse la circulation sur la route de bourdon et à Delmas 60. Debout derrière leur banderole, les protestataires exigent aux chauffeurs de taxi moto et de véhicule de rebrousser chemin.
Quand une voiture en provenance de la résidence du PM Ariel Henry essaie de franchir les périmètres, les nerfs sont à fleur de peau.
Les avocats protestataires persistent et signent. « Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et cesser de les leurrer avec de fausses promesses », lancent les manifestants.
Le dysfonctionnement du palais de justice à cause de l’insécurité a des conséquences néfastes de plusieurs ordres. Les justiciables peinent à trouver justice, la lutte contre la détention préventive prolongée bat de l’aile… Des faits entre autres qui légitime le mouvement de protestation des hommes et femmes de loi.
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