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À l’aube de la coupe du monde 2014, nombreux sont les Haïtiens à avoir immigré au Brésil, en quête d’un aller-mieux et d’un mieux-être. Si certains n’arrivent pas à joindre les deux bouts au pays de Bolsonaro, d’autres, à force de persévérer, ont pu se retrouver dans des conditions économiques stables. Kesnel Dorléan en est un exemple parfait. Aussi bizarre que cela puisse paraître, il se sert de son parcours pour encourager les jeunes, à travers réseaux sociaux, à travailler dur pour réaliser leurs rêves.

Parfois, il suffit d’un conseil, d’un coup de pouce pour prendre son envol. C’est bien le cas pour le natif de Pétion-Ville. « Sous les conseils de l’un de mes frères, en 2013, j’ai fait mes valises pour le Brésil, là où tout allait changer », confie l’homme qui se trouve derrière l’entreprise Five Stars Turismo.

« J’ai passé plusieurs jours en voyage et j’ai traversé plusieurs pays dont l’Équateur et le Pérou avant d’arriver au Brésil. En février 2014, à ma sortie d’un centre de réfugiés, je suis allé m’installer à la ville Chapeco de l’État Santa Catarina », raconte celui qui fait aujourd’hui du Brésil son pays d’accueil.

Bien avant de retrouver une stabilité économique et de s’offrir une place parmi les entrepreneurs haïtiens évoluant au Brésil, il a dû trimer sans relâche. «

« En Haïti, j’ai passé du temps à rassembler du sable à la Rivière Grise, à vendre des minutes mobiles, à travailler comme chauffeur de moto et à planter des épinards pour ensuite les revendre », se remémore Kesnel qui a dû abandonner ses études en Comptabilité à l’UNASMOH, faute de moyens économiques.

Kesnel Dorléan et l’entrepreneuriat

Entre celui qui a grandi à Croix-des-Bouquets et l’entrepreneuriat, c’est toute une histoire d’amour. C’est pour lui un moyen de redéfinir sa vie et d’apporter un brin d’espoir à tous ceux qui pourraient se décourager à cause de leurs mauvaises conditions de vie.

Outre son entreprise Five Stars Turismo qui se spécialise dans la vente de billets d’avion, Kesnel brasse les affaires dans d’autres filières. « Aujourd’hui, j’ai trois autres entreprises : l’une de location de voiture, une autre évoluant dans le domaine de la cinématographie et média social en parlant de Kesso Midia et une dernière qui fournit ses services dans le domaine des vêtements, Kesso Store », détaille l’entrepreneur en mettant le curseur sur ses réalisations, fruits de dur labeur.

Kesnel se dit fier de tout ce qu’il a accompli dans sa vie. « Ça n’a pas été facile. J’ai grandi avec ma mère. Tôt, j’ai appris à voler de mes propres ailes sinon j’allais être crevé », pense-t-il. « Grâce à l’entrepreneuriat, j’ai une autre vie », confie Kesnel dont la situation économique a connu, définitivement, une tournure exceptionnelle.