La capitale d’Haïti, Port-au-Prince, replonge dans l’obscurité. Le mardi 18 juin 2025, des habitants de Mirebalais ont, une fois de plus, interrompu le fonctionnement de la centrale hydroélectrique de Péligre, principale source d’approvisionnement électrique pour la capitale et ses environs.
Ce nouveau mouvement de protestation intervient à la suite de l’incendie d’un véhicule blindé de la Police nationale, communément appelé « bèk kare », censé être utilisé dans des opérations de lutte contre les gangs. Les résidents reprochent aux forces de l’ordre leur inaction face aux groupes armés qui contrôlent une partie de la commune depuis mars. Ils expriment un profond sentiment d’abandon et réclament des mesures concrètes pour restaurer la sécurité.
Ce n’est pas la première fois que la centrale de Péligre est ciblée. Il y a quelques semaines, une action similaire avait déjà plongé la région métropolitaine dans le noir pendant près d’un mois. Ce n’est qu’à la suite de promesses faites par le gouvernement de transition que les installations avaient pu être réactivées.
Malgré cela, les engagements pris semblent avoir été insuffisants. Le 10 juin dernier, Leslie Voltaire, conseiller-président au CPT, accompagné du ministre des Travaux publics Raphaël Hosty, avait rencontré des acteurs du secteur énergétique pour prévenir un nouveau blocage. Les discussions portaient sur la sécurisation de la centrale et la réponse aux revendications des riverains. En vain. Moins de dix jours plus tard, Péligre est de nouveau à l’arrêt. Une situation qui met en lumière l’incapacité de l’État à répondre durablement aux crises locales, et l’extrême fragilité de l’approvisionnement énergétique du pays.
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