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De transition en transition, la misère reste et demeure le refrain lancinant du quotidien haïtien. Alors que les luttes acharnées pour le contrôle du pouvoir politique se multiplient entre le Conseil pour la Transition (CPT) et le Premier Ministre Garry Conille, le peuple haïtien, lui, paie le prix fort de cette instabilité chronique. Chaque bataille, chaque manœuvre, se fait au détriment de la population, sans qu’aucune amélioration tangible ne vienne soulager ses souffrances.

La communauté internationale, fidèle à son rôle ambigu, oscille entre indifférence et intervention sporadique. Ses priorités sont ailleurs, centrées sur les grandes crises géopolitiques mondiales. En ce qui concerne Haïti, elle se contente d’un cocktail de promesses non tenues, faisant miroiter des solutions qui n’arrivent jamais. Cette posture creuse un gouffre d’espoirs déçus, laissant le pays seul face à ses défis.

Pendant ce temps, la société civile semble suspendue aux décisions des oligarques et des grandes figures économiques. Souvent impuissante ou réduite au silence, elle attend passivement des ouvertures de ceux qui tirent les ficelles en coulisse. Le décalage entre les besoins du peuple et les intérêts des élites ne fait qu’amplifier la frustration et la résignation d’une population à bout de souffle.

L’illusion des transitions successives n’a laissé place qu’à une misère permanente, où l’État joue un rôle de pompier sans vision ni programme de développement social durable. Les urgences quotidiennes dominent, et les projets de redressement national ne sont qu’un mirage. Dans ce chaos, le peuple haïtien survit avec courage, mais sans perspective réelle d’un avenir meilleur.

Les questions restent ouvertes : Jusqu’à quand ce cycle infernal de transitions et de fausses promesses durera-t-il ? Quand verrons-nous une classe politique, une société civile, et des partenaires internationaux enfin alignés pour mettre fin à cette spirale infernale ? Et surtout, qui portera la voix du peuple haïtien dans cette bataille incessante pour une stabilité qui semble toujours hors de portée ?

La réponse, si elle existe, devra venir du sursaut collectif d’une nation décidée à reprendre son destin en main.

Patrick Alexis

Citoyen Engagé

alexispat@gmail.com