Le Centre culturel ARAKA grossit le rang des espaces de réflexion détruit par les assauts des gangs armés. Ces vagues violences qui secouent la capitale depuis quelques jours continuent de faire des victimes. Une photo déchirante, partagée sur Facebook, montre le centre littéralement pris sous le feu, déclenchant une vague de témoignages poignants de la part d’opérateurs culturels qui y ont débuté leur parcours artistique.
Situé à la rue de l’Enterrement à l’entrée Sud de Port-au-Prince, le centre culturel ARAKA représentait bien plus qu’un simple lieu de création et de promotion artistique. Doté d’une bibliothèque et abritant le club signet Araka depuis 2011, c’était un sanctuaire où l’expression culturelle était célébrée et nourrie, un foyer où les artistes émergents trouvaient un espace pour s’épanouir, et s’enrichir de rencontres et d’expériences.
Dans l’attaque brutale de la fin de semaine dernière, le centre s’est retrouvé parmi les victimes ayant subi des dommages matériels. Cette attaque contre le centre démontre le non-respect flagrant des symboles et a peiné toute la communauté artistique. De vibrants témoignages ont suivi soulignant l’importance cruciale de cet espace dans le paysage culturel de Port-au-Prince. Certains agents ont évoqué les souvenirs précieux et les débuts inspirants qu’ils ont eus aux côtés d’autres artistes.
Fondé en 1988, le Centre est l’un des premiers espaces culturels en Haiti qui ont vu le jour après la dictature des Duvaliers, et a toujours rempli sa mission de permettre aux jeunes de s’ouvrir à l’art et au monde. Il a certainement vu toute une génération d’écrivains, d’artistes, de rédacteurs culturels éclore sous le soleil du Centre ville de Port-au-Prince. Au cours de ses différentes activités pour marquer son anniversaire, le club signet a reçu, au fil des années, des invités d’honneur de marque parmi lesquels le mapou Frankétienne.
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