Les sanctions canadiennes prises à l’encontre d’anciens et actuels hauts gradés de l’Etat suscitent pas mal de réactions au sein de la société civile haïtienne. L’organisation de défense des Droits humains Sant Karl Lévêque assimile ces sanctions à du chantage purement et simplement. De son côté, le Collectif Défenseur Plus estime que les graves accusations qui pèsent sur les politiciens haïtiens viennent affaiblir encore plus les institutions censées être réputées prestigieuses du pays. Jean Gardy Maisonneuve et Anthonal Mortimé ont fait savoir que les mesures du Canada et des Etats-Unis ne contribueront aucunement à apporter une solution au phénomène du banditisme en Haïti.
De son côté, le Centre d’analyse et de recherche en Droits humains (CARDH) qui veut aider les acteurs de la classe politique à comprendre le contexte géopolitique, les enjeux et perspectives de ces régimes de sanctions des États-Unis, du Canada et du Conseil de sécurité contre des personnalités politiques haïtiennes, a rendu public un document, ce lundi 21 septembre, qui met l’accent sur la portée bilatérale et multilatérale des conséquences et des limites des régimes de sanctions par rapport à la classe politique, le secteur économique et des affaires, le gouvernement et la société civile. Dans son analyse, le CARDH soutient que ces sanctions doivent surtout aider à combattre la corruption, assainir les finances publiques, récupérer l’argent provenant du fonds PetroCaribe.
Dans l’intervalle, les sanctions prises par le gouvernement canadien à l’encontre des anciens officiels haïtiens dont l’ex-président Joseph Michel Martelly et l’ex-premier ministre Laurent Lamothe provoquent également des réactions au sein de la classe politique haïtienne. Pour Clarens Renois du parti UNIR, ces mesures punitives constituent un pas important dans la lutte contre l’impunité et la corruption en Haïti. Toutefois, Clarens Renois dit éprouver un sentiment de honte du fait que ces punitions contre les dirigeants haïtiens, qui ont utilisé leur pouvoir pour alimenter la violence dans le pays, proviennent de l’Etranger, alors qu’Haïti dispose d’un système judiciaire. Le numéro un du parti UNIR dit ne compter sur aucune action de la justice haïtienne contre ces personnalités politiques épinglées par le Canada et les États-Unis pour corruption, trafic de drogue et blanchiment d’argent. Clarens Renois estime que la justice internationale doit continuer à aider Haïti à récupérer les avoirs mal acquis de ces personnalités.
À souligner qu’en réaction aux accusations relatives au financement des gangs armés qui pèsent sur eux, les principaux concernés, notamment Laurent Lamothe, Gary Bodeau, Jean-Henry Céant, les rejettent en bloc, affirmant être « blancs comme neige ».
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