Max Ferlor Jean, l’artiste derrière les sublimes studios dans des médias haïtiens

Qu’il s’agisse de mise en place de plateaux pour les chaines de télévision ou de stations de radio, Max Ferlor Jean demeure une référence en Haïti. Depuis environ une décennie, ses grandes réalisations, les unes plus séduisantes que les autres, enflamment le web surtout lors des grandes compétitions sportives internationales. Directeur artistique à la Radio et Télévision Caraïbes, sans le vouloir, il s’est fait une large clientèle par rapport à ses nombreuses réalisations. Abandonnant d’autres aventures professionnelles pour se focaliser sur la décoration intérieure, M. Jean n’a jamais regretté ce choix qu’il estime aujourd’hui « utile » à toute la communauté.

Pour Max, faire ses débuts dans une des plus populaires chaines de télévision haïtienne, constitue le déclic de sa carrière. Alors qu’on est à quelques mois de la tenue de la prochaine coupe du monde de football, M. Jean promet aux téléspectateurs de mettre sous leurs yeux des studios époustouflants, comme d’habitude. Sans fausse modestie,  il croit dur comme fer que cette profession, qui a aujourd’hui sa place dans l’univers médiatique haïtien, doit être mise sous le feu des projecteurs, même si le contexte du « marché restreint » n’est pas à négliger.

« Il ne suffit pas d’être un bon produit, mais il faut être souvent sur la bonne étagère. Je n’ai jamais fait de promotion, mais je me suis dit seulement à chaque fois que je dois être meilleur qu’avant », a-t-il relâché lors d’une interview accordée à Hebdo24, avant de conseiller aux jeunes qui rêvent d’emprunter cette voie que ce métier ne peut être exercé que par les passionnés.

Tout comme lire beaucoup aide à avoir une belle plume, Max Ferlor Jean croit que son métier exige que l’on passe du temps à regarder la télévision, question d’observer les nouveautés artistiques qu’offrent les studios nationaux et internationaux.

« Personnellement, je me suis inscrit sur plusieurs plateformes de designers. Il existe aussi des forums d’échanges sur les techniques et les nouveaux matériaux. Il importe également d’apprendre à adapter la connaissance éclectique à la réalité et à l’ambiance artistique locale », a-t-il indiqué.

Toutefois, Max déplore le comportement de cette génération qui fait montre au jour le jour d’une certaine complexité. « Certains jeunes ne veulent même pas se salir les mains, alors qu’ils pourront gagner dignement leur pain quotidien dans cette professions », déplore-t-il.
Marié et père d’une fille, Max se dit disponible à encadrer les jeunes. Toutefois, il a relaté que sa volonté ne suffit pas pour convaincre cette génération qui croit dans le « lajan fasil » (en français : la facilité de gagner de l’argent).

Habité par l’envie de transmettre sa connaissance, il pense toutefois que ceux qui se montreront intéressés à se former, au cas où il lancerait des inscriptions, n’iront pas jusqu’au bout du cycle de formation. D’ailleurs, selon  ses dires, pour être un bon créateur de studio, il faut savoir : visualiser comme un cadreur, écouter comme preneur de son et tout arranger comme un architecte, avant d’ajouter qu’il faut y consacrer du temps, de l’amour, car dans ce champs d’activité « l’utile précède le beau ».
L’artiste croit que la  société haïtienne doit accorder plus d’importance aux métiers manuels, sans vouloir polémiquer avec ceux qui ont une formation universitaire. Il exhorte également les Haïtiens à ne pas prendre pour « ratés » ceux qui ont choisi une vocation technique, à l’instar de ses parents qui le prenaient pour un fou pour avoir abandonné ses postes et ses privilèges pour devenir Designer.

Cet homme âgé de 42 ans a été tour à tour Projector Director, Team manager et Emergency coordinator pour l’ONG ADRA. Pilier de la Radio Télévision Caraibes, il est jusqu’à date le Directeur de Programme à la radio O INTER et PDG de MEG Studios.