Aujourd’hui, encore plus qu’hier, la population haïtienne est aux abois, sinon en chute libre. Ceux qui prétendaient défendre sa cause à travers des manifestations, sont passés maintenant à l’autre rive, au pouvoir. Entre profiteur, imposteur et bluffeur, les adjectifs sont nombreux pour qualifier le comportement des hommes, jadis, de l’opposition surtout ceux du Secteur dit Démocratique et Populaire. Sont-ils aujourd’hui des opposants neutres ou neutralisés? D’énormes questions persistent.
André Michel, l’homme qui s’autoproclame l’avocat du peuple est pour l’instant en pleine possession du pouvoir. Pour dire mieux, il détient les manettes des décideurs. C’est de l’incohérence totale de la part du maître, si l’on se rappelle sa position tranchante envers le régime PHTK. Le porte-parole du secteur démocratique et populaire luttait comme un lion contre PHTK, qui selon lui, est composé de dilapidateurs du programme « PetroCaribe ». Ce dernier soulève toujours des irrégularités, la mauvaise gouvernance du défunt président Jovenel Moïse, sauvagement assassiné le 7 Juillet 2021, dans sa résidence privée.
Des informations font croire que le «pays lock» avait un prix à payer. C’est le journaliste Haïtien Fanel DELVA qui a pointé la plaie du doigt. Selon lui, André Michel avait reçu des millions de gourdes auprès des Deeb pour la réalisation des manifestations nocturnes. Ce mouvement avait carrément dérangé les business des « hommes d’affaires ». Et André Michel était le maillon le plus faible de la chaîne de la soi-disant résistance. Au grand étonnement de tout le monde, l’homme de loi avait annoncé la réalisation des manifestations durant la nuit. Un moyen, selon ses dires, de débloquer le pays. Pourtant, le seul objectif de cette activité singulière c’était de permettre au pouvoir en place et aux Deeb de vaquer librement à leurs occupations.
En dépit de tout, l’avocat faisait toujours comprendre qu’il est dans le camp de la population haïtienne, un peuple assoiffé de justice, de mieux-être. Il voulait être toujours le canon qui renverse le pouvoir actuel. Ce pouvoir dont fait partie, dorénavant. L’homme de loi avait déclaré que l’ex-président Jovenel Moïse aurait de bonnes relations avec des bandits et c’est à cause de sa mauvaise gouvernance que les cas des kidnappings augmentent. Jovenel Moïse est un incapable, disait-il à chaque prise de parole. Depuis 5 mois, le 58e président d’Haïti dort à jamais. Cependant, l’insécurité grandit plus qu’auparavant au sein de la population. La 3e circonscription de Port-au-Prince est toujours impraticable. Elle est gouvernée par des hommes lourdement armés, ils sont les seuls décideurs.
Dans la nuit du 6 à 7 Juillet 2021, Jovenel Moïse est assassiné en sa résidence privé. De ce fait, un vide constitutionnel s’installe dans le pays. Plus de président. Avant même son assassinat, l’ex-président avait nommé Ariel Henry comme le nouveau chef de la Primature. Malheureusement, il est parti pour l’orient éternel sans pouvoir installer le docteur. Un bras de fer a éclaté entre Claude Joseph et Ariel Henry. Et à la fin, la communauté internationale a désigné l’ancien ministre des affaires sociales, Ariel Henry comme étant le Premier ministre. Son choix avait suscité une avalanche de commentaires, notamment le porte-parole du SDP qui affirmait qu’Ariel Henry n’a pas les provisions légales et constitutionnelles et que la communauté internationale était en train de faire fausse route. Il soulignait qu’il faut un consensus largement large, assorti d’un accord pour sortir Haïti de l’impasse politique. « Si se te pou Jovenel Moïse, Ariel Henry pa t ap premye minis. Se yon kominote entènasyonal ki mete Ariel Henry premye minis », avait déclaré André Michel lors d’une intervention.
Le 11 septembre 2021, un accord politique a été signé entre le Premier Ariel Henry et des partis politiques de l’opposition dont le Secteur Démocratique populaire. le rétablissement du climat de sécurité dans le pays et l’organisation des élections au plus tard à la fin de l’année 2022 sous l’égide d’une nouvelle constitution, sont, entres autres, les points de cet accord. Dans ce nouveau gouvernement, le SDP a la part du gâteau dont il avait toujours rêvé. L’un de ces membres influents, Ricard Pierre, est le ministre de la planification. Sur le grand boulevard de l’indifférence, le secteur a tout ce qu’il faut. Les soi-disant opposants sont désormais des opposants neutres.
Entre Ariel Henry et le secteur Démocratique et populaire, c’est une histoire d’amour qui semble n’avoir pas de fin. Une histoire qui durera peut-être longtemps. Le secteur de l’opposition est comme une femme vénale, il suffit de lui donner de l’argent, du pouvoir et le tour est joué.
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