Le classico Barcelone-Réal Madrid du dimanche 24 octobre, en Liga, marque la fin d’une ère pour le football espagnol. Après le départ de Cristiano Ronaldo, cela fait environ trois ans, c’était au tour Lionel Messi de traverser de l’autre côté des Pyrénées, précisément au PSG. Ce qui explose que le classico de ce dimanche sera le premier de l’après-Messi. C’est aussi une passation de flambeau entre les trentenaires Gérard Piqué, Bousquet, Karim Benzema et Luka Modric aux jeunes pépites comme Ansu Fati, Gavi et Eduardo Camavinga.
Dix ans séparent ces deux générations de stars du championnat d’Espagne. L’une a côtoyé l’âge d’or incarné par la rivalité entre Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. L’autre a une page d’histoire à écrire.
Dimanche, pour ce premier clasico depuis que « La Pulga » a laissé la ligua, ce sera aux jeunes prétendants Ansu Fati (qui vient de prolonger au Barça jusqu’en 2027) et Vinicius (qui vient de marquer un doublé en Ligue des champions mardi et qui semble atteindre son apogée) de relever le gant. « On n’a plus ni Cristiano Ronaldo ni Lionel Messi, ils nous manqueront dimanche plus que jamais, mais le niveau de notre football est toujours une valeur sûre », a prévenu dans un éditorial Alfredo Relano, président d’honneur du quotidien sportif madrilène As.
Pourtant, cette passation de relais entre la génération des Espagnols champions du monde en 2010 avec Piqué et Busquets et celle de la « Dream Teen », le slogan de communication lancé par le Barça pour qualifier sa nouvelle vague de jeunes talents, ne s’est pas faite sans une baisse de régime qui a quelque peu entamé le prestige du classico.
« Nous sommes en pleine transition », a nuancé Relano pour l’AFP. « Il y a peu, il y avait encore deux joueurs fantastiques ici. Entre le Barça et le Real, il y avait Casillas, Puyol, Sergio Ramos, Xavi, Iniesta, Xabi Alonso… Des joueurs qui ont été champions du monde avec l’Espagne. Donc oui, bien sûr, on a régressé », admet cette voix respectée du football espagnol.
« Je me rappelle une année (2012), dans le meilleur onze de la Fifa, il y avait cinq joueurs du Real, cinq joueurs du Barça, et Falcao, qui jouait à l’Atlético Madrid. C’était une période sensationnelle pour l’Espagne. Maintenant, le prestige de ce temps-là, avoir Messi, Cristiano, et autant de champions du monde sur un même terrain… Ça ne va pas se reproduire de sitôt. Cette époque devait connaître sa mort biologique à un moment donné, c’était obligé », fait valoir l’éditorialiste.
Une décennie les séparent de Piqué, Sergio Busquets ou Marc-André ter Stegen, les cadres du vestiaire blaugrana. Côté madrilène, les vétérans font de la résistance : la « Maison blanche » dispose toujours d’un des meilleurs milieux de terrain au monde, avec les trentenaires Toni Kroos, Luka Modric et Casemiro, ainsi que d’un candidat au Ballon d’Or en attaque, Karim Benzema.
Rappelons que Barcelone est devenue l’une des équipes les plus jeunes d’Espagne, avec une moyenne d’âge de 25 ans, soit près de deux ans de moins que le Real. Cinq joueurs du onze-type de Ronald Koeman sont âgés de 20 ans ou moins : l’égérie Ansu Fati, mais aussi Gavi, Sergino Dest, Eric Garcia et Pedri, touché à la cuisse gauche et qui risque d’être trop juste dimanche tandis que du côté Madrilène Carlo Ancelotti, et avant lui Zinédine Zidane, ont poussé pour tenter d’installer des jeunes à des postes-clés. L’Italien avait dit qu’il a été même surpris en début de saison par la qualité des jeunes talents madrilènes; ce qu’il avait confié à Raul, l’entraîneur de l’équipe réserve.
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